Pourquoi je n’utilise plus le mot « josei »

Profitant de cette semaine du shôjo 2022, j’ai décidé de répondre à cette grande question : pourquoi je n’utilise plus le mot « josei ».

Pour celles et ceux qui n’en auraient jamais entendu parler, le terme « josei » sert parfois à désigner les manga destinés aux femmes adultes. Il s’agit donc d’un des (nombreux) compléments que nous pouvons trouver pour les mots « shônen », « shôjo » et « seinen », lesquels font (globalement) consensus. Par opposition à « josei » qui, lui, ne fait pas consensus. D’ailleurs, il se trouve rarement employé par les éditeurs français eux-mêmes ; même si la communication de certains suggère qu’ils considèrent que tout manga pour adulte est un « seinen » (ce mot ne servirait ainsi qu’à désigner l’âge du lectorat et non son genre).
Ce manque de cohérence, son utilisation par une minorité de personnes en France, tout cela participe aux raisons pour lesquelles je ne souhaite plus y recourir.

Bruno Pham (Akata) a publié une vidéo sur le sujet, dans laquelle il développe son propre argumentaire. Qui n’est pas forcément le mien : ne parlant pas japonais, je ne suis pas en mesure de vérifier la pertinence de ses propos. Même si, écrivant cela, je m’aperçois que j’emploie largement le mot « shôjo », alors qu’il ne possède pas plus de sens pour moi. A ma décharge, il ne s’agit pas du premier terme nippon utilisé en France, sans que son sens d’origine ne soit bien saisi. Après tout, le mot « musume » (orthographié « mousmé ») a fait son apparition dans la langue de Proust au XIXème Siècle…

Je vois deux principales raisons me poussant à éviter ce mot autant que faire se peut.
Voici la première : où se trouve la limite entre « shôjo » et « josei » ?
Pour rappel, la majorité des manga sont dans un premier temps pré-publiés dans des magazines, lesquels possèdent tous un public cible ; ainsi une série publiée dans un magazine destiné aux garçons (« shônen ») sera ainsi un « shônen ». Cela ne signifie pas que le lectorat réel de chaque magazine colle à cette cible, mais cela conditionne le traitement de chaque histoire ; un « shônen » reste un « shônen » même s’il est lu par une femme de 40 ans, tout simplement car il a été écrit pour ce lectorat en particulier.
Les magazines « shônen » comportent souvent ce mot dans leur nom, tandis qu’il existe de célèbres gammes de magazine « seinen », comme les Big Comic ou les fameux Morning/Afternoon/Evening. La plupart s’avèrent donc faciles à identifier et à différencier.
Cette séparation m’apparaît bien plus compliquée à faire entre « shôjo » et « josei », dans la mesure où j’observe un glissement progressif de l’âge du lectorat selon les mangashi, plus qu’une véritable rupture.

Prenons l’éditeur japonais Shueisha. Comme ses principaux concurrents, il possède plusieurs magazines destinées au lectorat féminin, s’adressant à différentes populations ; selon leur tranche d’âge et leurs centres d’intérêt.
Nous pouvons aisément nous mettre d’accord sur le Ribon (Gals, Mint na Bokura) : ce mangashi s’adresse aux élèves de primaire et aux collégiennes en priorité. Même combat pour le Margaret (Moving Forward, La Rose de Versailles) et le Betsuma (Aozora Yell, Dites-moi que j’existe) : ces publications ciblent les adolescentes. Pourtant, un manga comme Dites-moi que j’existe parle exclusivement de personnages adultes confrontés à des problématiques d’adultes ; donc sans savoir qu’il a été publié dans le Betsuma, il serait parfaitement possible d’imaginer qu’il a été écrit pour un public plus âgé que celui du magazine. Ou alors, cette cible aura évolué avec le temps, et ne correspond plus aujourd’hui à ce qu’elle était au moment de la sortie de ce manga ?
Vous commencez à voir ce qui cloche.

Chez Shueisha, nous trouvons aussi la gamme YOU, destiné à des femmes plus matures. Le nom Office YOU indique clairement qu’il s’adresse aux Office Ladies (employées de bureau japonaises). Et de par leurs publications, le YOU (Gokusen), le Young YOU (Papa Told Me, Honey & Clover), et le Gekkan YOU paraissent effectivement se destiner à des adultes.
Maintenant, où mettre le Chorus (Simple comme l’amour), son successeur le Cocohana (Jumping, Trait pour Trait) et surtout le Cookie (Nana, Six Half) ? S’agit-il plutôt de « shôjo » ou plutôt de « josei » ? J’image aisément le Cookie cibler des lycéennes et de jeunes adultes, tandis que le Cocohana pourrait parler à un public sensiblement plus âgé. Même si Simple comme l’amour ressemble effectivement à un titre destiné à des adolescentes, voire à des collégiennes.

Il en va de même chez la concurrence : Flowers (Spiritual Princess, Kids on the Slope), Kiss (Princess Jellyfish, Nodame Cantabile), Be Love (Chihayafuru, Le Goût des Retrouvailles), Melody (Kageki Shôjo, Le Pavillon des Hommes), autant de magazines sur lesquels j’aurais du mal à me prononcer, si je devais impérativement choisir entre « shôjo » et « josei ». Ou alors, il faudrait demander aux Japonais eux-mêmes de trancher !
Et partir du principe qu’un même magazine peut accueillir à la fois des « shôjo » et des « josei » ne fonctionnerait pas, car cela reviendrait à légitimer l’idée (chère à nos éditeurs français) selon laquelle tel titre peut être considéré comme un « seinen » malgré sa publication dans un magazine « shôjo », sous prétexte qu’il ne ressemble pas à l’image que nous nous faisons des « shôjo ».

Transition toute trouvée pour parler de la seconde raison pour laquelle je préfère éviter ce terme.
En France, les « shôjo » ont mauvaise presse. Il s’agit de manga pour gamines, donc de séries mièvres (ou faussement aguicheuses) bonnes qu’à parler d’amour (avec plus ou moins de cœurs et d’étoiles dans les yeux). D’où le besoin pour certaines maisons d’édition françaises de les travestir en « shônen » ou « seinen », afin de les vendre à un public que le mot « shôjo » aurait rebuté.
Si vous lisez des « shôjo » de manière régulière, vous savez que cette image ne consiste qu’en un agglomérat de clichés (sexistes), ne reflétant en rien la réalité (ou du moins qu’une petite partie de celle-ci). Malheureusement, cette image existe bel et bien, et constitue un frein pour de nombreuses personnes, parmi lesquelles des professionnelles de l’édition.
Si je défends les « shôjo » depuis des années, c’est aussi dans l’espoir de combattre les clichés associés aux œuvres destinées au public féminin.

Le mot « josei » permet de revendiquer qu’il existe un lectorat adulte, s’intéressant à des préoccupations d’adultes, ce qui suggère qu’il s’agit de titres plus sérieux, bref, plus présentables.
Pour autant, est-ce que cela change quoi que ce soit à l’image des « shôjo » ? Non, cela reste des séries pour gamines. Un manga comme Dites-moi que j’existe possède pourtant tous les attributs associés spontanément (et de manière caricaturale) aux « josei », alors qu’il a été publié dans un magazine dont personne ne pourra contester le statut de « shôjo ».
Surtout, si le « shônen » peut être opposé à un « seinen » qui serait plus volontiers mature et violent (poussant des éditeurs français à publier des « shônen » sous étiquette « seinen »), j’imagine aisément un phénomène similaire avec les « shôjo » et les « josei ».

« Moi, je ne lis pas du shôjo manga pour gamines, je ne lis que du josei ! »

Vous saisissez l’idée. Pourtant, comme la frontière entre « shôjo » et « josei » est floue (voire inexistante), les opposer ne me parait en aucun cas pertinent, d’autant plus que cette séparation se ferait probablement plus sur la forme et les thématiques abordées par chaque manga. Quitte à placer dans des catégories différentes, des séries pourtant issues d’un même magazine.
La promotion du « josei » se ferait au détriment du « shôjo » ; ce qui serait contre-productif et ne permettrait en rien d’améliorer l’image de marque des manga destinés au lectorat féminin dans leur ensemble.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, j’ai décidé de me passer du mot « josei ».

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5 commentaires pour Pourquoi je n’utilise plus le mot « josei »

  1. Joan dit :

    Je me permets de commenter car cette mode de ne plus dire josei me gonfle un peu depuis qu’Akata a mis un rat dans la tête de leurs « fans » avec une vidéo racontant n’importe quoi (autant sur le josei que sur le seinen (le fameux seinen neutre, suffit de regarder les couvs des magazines hein)). Et ils m’ont même avoué en privé ne pas vouloir prétendre que le josei n’existe pas. Bah ça se voit pas ! Maintenant ils s’attaquent au BL, mais au moins le public réagit.

    Bref, c’est l’intro car en lisant l’article, j’ai plusieurs questions. D’abord shôjo, ça veut dire quoi ? Littéralement fille. Comme shônen peut vouloir dire garçon. Mais ça peut aussi se traduire par enfant, junior ou d’autres synonymes. C’est pas forcément genré. On appelle shôjo et shônen les enfants de primaire, voire de collège. Après c’est un mot, rien de plus, il n’a pas de limite de tel âge à tel âge et peut inclure des lycéennes. Mais quand même, pour les « filles » plus âgées, on emploie surtout des mots comme onna ou josei. D’ailleurs si tu dis « j’aime les shôjo » en japonais, il y a de grandes chances qu’on te regarde bizarrement vu la connotation pédophile…

    Ensuite, en quoi est-tu persuadé que Afternoon soit un magazine seinen ? Et Spirits ? Et Young Jump ? C’est écrit où ? Pourquoi sais-tu qu’Afternoon est un magazine seinen mais doutes-tu que le mensuel Flowers soit un magazine josei ?

    Pour garder le cas du mensuel Flowers, il a été créé à la base pour accueillir je cite « les légendes du shôjo manga », à savoir Moto Hagio, Yumi Tamura ou encore Akimi Yoshida. Pour quelles raisons passeraient-elles de shôjo à josei ? Déjà parce que sans leur manquer de respect, elles sont plus âgées. Et là où la norme (il y a beaucoup de contre-exemples je sais) pour un magazine shôjo populaire est d’être hebdo ou à la limite bimensuel, celle pour un magazine josei est d’être mensuel. Même si les chapitres sont plus longs, ça leur laisse plus de temps pour dessiner. Ensuite, deuxième raison, les normes ont changé, le spectre a bougé. Quand on lit Hokuto no Ken ou City Hunter aujourd’hui, on se demande si c’était vraiment publié dans Weekly Shônen Jump. Pourquoi il n’en serait pas de même avec un Banana FIsh par exemple ? On accepte que les auteurs de shônen mangas des années 80 migrent vers des magazines seinen mais pas les autrices de shôjo mangas ? C’est comme ça, aujourd’hui Devilman ne serait sûrement pas publié dans un magazine shônen, Hirohiko Araki a migré JoJo’s dans un magazine seinen. Que Moto Hagio, Akimi Yoshida et Yumi Tamura migrent vers le josei manga est vraiment si inconcevable ? Troisièmement, pour reste sur Flowers, c’est un magazine, je les cite toujours « pour les femmes (josei dans le texte) de plus de 30 ans qui aiment le shôjo manga ». La cible est donc les lectrices adultes qui ont grandi avec en lisant du shôjo. Et oui, ils publient Kids on the Slope et Spiritual Princess, et c’est là des cas très intéressants, surtout le premier. Kids on the Slope est une ouverture à un lectorat beaucoup plus jeune, des lycéennes notamment. Sauf que Kids on the Slope a un charme d’autrefois, ils se déroule à la fin des années 60, et rappellera sans aucun doute l’enfance des lectrices qui ont découvert Moto Hagio à l’adolescence, et qui peuvent continuer à la lire dans Flowers. A travers ses 4 soeurs d’âges différents, Kamakura Diary est une autre ouverture, on peut se reconnaître dans chacune des héroïnes selon son âge et son parcours de vie. Après tout, le but du magazine est de se vendre et donc de s’ouvrir au plus grand nombre. One Piece fait pareil depuis des années en intégrant des personnages plus âgés à l’équipage, sans pour autant que ça devienne un seinen manga.

    Et pour les catégories, les japonais font déjà la différence, même si la plupart s’en foutent totalement… Faut imaginer un débat en France pour dire si Voici ou Elle c’est de la presse pour fille ou de la presse pour femme quoi. Ca n’a aucun sens, mais les personnes qui font ces magazines savent à qui elles s’adressent en priorité. C’est pareil pour le manga, tout bêtement.

    Est-ce que Nana sortirait dans un magazine shôjo aujourd’hui ? J’en sais rien. Ce qui est sûr, c’est que ça a été le cas, et que le manga a été lu par beaucoup de filles qui étaient alors plus jeunes que les protagonistes. L’âge des héros ne définit pas forcément celui des lecteurs.

    Pour l’argument de la maturité, je l’aime pas du tout honnêtement. Ca revient à dire que Death Note doit être un seinen car c’est sombre et mature. Mais… ça marche pas comme ça. Il y a deux visions différentes dans la séparation des mangas au Japon : homme/femme et jeunesse/adulte. Si on parle de la séparation jeunesse/adulte, pourquoi une oeuvre jeunesse ne pourrait pas être mature ? Le Petit Prince est une oeuvre destinée aux enfants, et elle est plus mature que beaucoup de livres pour adultes. La bit-lit est souvent moquée pour son côté immature, et pourtant elle se destine aux adultes (même si pour le coup c’est à cause de préjugés sexistes…). La différence entre shôjo et josei n’est clairement pas une affaire de maturité. D’ailleurs combien de josei mangas parlent d’une héroïne pas assez mature pour la vie adulte ? Là je parle de maturité des personnages, mais pour la maturité du récit, il est plutôt question du talent de l’autrice. Par exemple Pink est un récit mature alors que son héroïne est immature. Après ça voudrait dire aussi que tous les seinen mangas sont des récits matures du coup, car ils s’adressent aux adultes. Bah je veux bien qu’on m’explique en quoi Gantz est plus mature que A Silent Voice, vraiment. Mettre du sexe et du sang ne rend pas une histoire mature à mon avis, au contraire même. Les personnes qui pensent que le shôjo n’est pas sérieux, bah tant pis pour elles, elles ont raté Life, Nana, Mars et plein d’excellents mangas. Mais ça ne veut pas dire que le josei n’existe pas. Juste qu’elles ne connaissent pas la diversité du shôjo manga.

    Dernier point, pour la défense du shôjo… Alors je suis désolé mais je trouve ridicule, voire même insultant, cette mode du « mais si le shôjo c’est bien la preuve il existe tel manga, tel manga, tel manga », que des josei mangas. Partout où on défend le shôjo, on ne parle que de josei, à quelques exceptions près… Bah je trouve ça plus navrant que quelqu’un qui utiliserai ta citation, que je n’ai jamais entendue par ailleurs (à part d’auteurs de seinen ne voulant pas être associé au shônen manga car pour eux, ils ne font pas le même métier). Quoiqu’il en soit, ce serait bien de défendre le shôjo en parlant de shôjo, et pas uniquement de shôjo vintage hein, c’est trop facile ça. C’est pas les excellents shôjo qui manquent, mais depuis la vidéo Akata là, j’ai l’impression que pour les gens, tous les meilleurs shôjo sont en fait des josei. C’est vraiment un bon pas en avant d’en arriver là ? Perso, je trouve pas, mais sans doute parce que je ne fréquente pas le public josei (pour peu qu’il existe)(le public, pas le josei) trouvant que le shôjo immature, et grand bien m’en fasse.

    Si les éditeurs français n’utilisent pas le mot josei, c’est uniquement parce que ça se vend pas. Pas parce que c’est une insulte hein, ça veut juste dire femme, tout simplement. Faut signaler aussi qu’au Japon le terme a été un peu débattu pour sa connotation érotique (un peu comme OAV qui est devenu OVA). Plusieurs termes ont cohabité, comme Young Lady, qui n’est plus trop utilisé aujourd’hui depuis la disparition des magazines josei utilisant le mot Young. Chose marrante, l’éditeur de My Broken Mariko a classé le manga en « sisterhood », là où la presse japonaise parle plutôt de josei ou onna. Alors que c’est publié sur Comic Bridge, un site, qui est donc censé être mixte. La prépublication numérique rebat de plus en plus les cartes. Bref, tout ça pour dire que si le josei se vendait plus que le shônen, bah les éditeurs français l’utiliseraient. Ils diraient même que le dernier shônen à la mode est en réalité un josei s’il le fallait. Aujourd’hui un éditeur comme Akata préfère invisibiliser le josei manga par pure stratégie commerciale, car le shôjo se vend, le seinen se vend mais pas le josei. Donc classons le comme ça ! Et d’ailleurs qu’on me dise qu’ils n’utilisent pas ces mots, car ils sont les premiers à le faire et leurs catégories de mangas sont facilement repérables pour les libraires. Et super, ça fonctionne tellement pas qu’ils sont obligés de culpabiliser les lecteurs qui ne les ont pas achetés. Idem chez Kana pour qui la collection Life, neutre et adulte à la base, est devenue une collection josei (si j’en crois leur programme au dernier festival en ligne), où même des shônen et seinen mangas sont devenus du josei.

    Bref, chacun fait et dit ce qu’il veut, moi ce qui m’intéresse le plus est de connaître le contexte de publication des oeuvres que j’aime.

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    • Gemini dit :

      Comme indiqué dans l’article, je préfère prendre mes distances vis-à-vis de l’argumentaire développé par Akata. Car je ne suis pas compétent pour vérifier, mais aussi car j’évite de prendre pour argent comptant toute communication d’un éditeur, fût-il engagé dans la défense de cette catégorie de manga.

      L’argument de la maturité reflète surtout les idées reçues associées à chaque catégorie ; de la même façon que Chi une vie de chat est un seinen car publié dans un magazine seinen. Laissé à l’appréciation de chacun, ce sont vraiment ces idées reçues qui vont conduire à la séparation en chaque catégorie, plus que l’identité de leur magazine. Tomie est violent donc ce n’est pas un shôjo, Chi est mignon donc ce ne peut pas être un seinen, etc… J’estime par conséquent que cette séparation josei/shôjo risque surtout de renforcer de telles idées reçues. Et pour éviter ça, je préfère considérer comme un tout (hétérogène) les manga destinés à un public féminin.

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      • Joan dit :

        C’est vraiment pas contre Akata, la plupart des mangas que j’ai préférés de cette année sont sortis chez eux, mais le fait de s’imposer en figure d’autorité pour faire de la comm, j’ai du mal. Et que tout le monde suive béatement, encore plus…

        Sinon je comprends ton point de vue, Kodansha a quasiment le même, mais c’est un éditeur plutôt réac, sur ce sujet et sur beaucoup d’autres… Contrairement à un éditeur comme Shogakukan, pour eux un josei est un manga féminin avant d’être un manga adulte (ou un manga tout court). Chez Kodansha, un josei ne donc pas prétendre au niveau de reconnaissance qu’a un seinen juste parce qu’il s’adresse à un public féminin. Chez Shogakukan, ils font plutôt la distinction shôjo / shônen / adulte (seinen et josei).

        Pour le cas de Chi, c’est évidemment un seinen, même si ça paraît inconcevable pour un lecteur français qu’on puisse se détendre avec Chi après un chapitre de Vagabond. Mais du coup, quid des autres séries de l’autrice ? Choubi Choubi et Tai et Sue. Elles sont publiées dans un magazine josei. Pourquoi alors on est capable de dire que Chi est du seinen mais pas que Choubi Choubi est du josei ? Pour moi c’est ça qui renforce les idées reçues.

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  2. Gemini dit :

    Joan >> Si ce n’est pas contre Akata, cela y ressemble. Je pourrais enlever le paragraphe où j’évoque l’éditeur, cela ne changerait rien. Ma perception a évolué mais pour d’autres raisons que les leurs, comme détaillé dans mon article. Par habitude, je prends toute parole venant d’un éditeur comme de la communication, et essaye autant que possible de conserver un regard critique sur leur communication. Donc non, leur position sur les josei n’a pas corrompu la mienne.
    Après, je comprends que ce point de vue ne fasse pas l’unanimité… Au pire, cela poussera chacun à avoir sa propre réflexion.

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    • Joan dit :

      Non c’est contre la comm en général. Après quand Kana dit que tous les mangas de leur collection Life sont des josei, ça me fait bondir, quand Mangetsu dit que Ao Ashi est parfois un shônen parfois un seinen, ça me fait bondir aussi. Mais chacun sa vision, chacun sa comm, au moins ils l’imposent pas aux autres. J’ai du mal avec la collection Shojo+ de Glénat par exemple, ce qu’elle contient et ce qu’elle signifie. Je trouve ça plus violent et méprisant que le terme josei. Mais c’est mon point de vue. Et je connais relativement bien ton attachement au mot shôjo et à sa défense, t’en fais pas, je te lis régulièrement depuis très longtemps.

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