Pourquoi arrêter un manga ?

Récemment, je revenais sur les animes que j’ai abandonné en cours de route, et sur les raisons derrière ce choix. Maintenant, j’ai envie d’en faire de même avec les manga.

¤ 100% Doubt (2/6) : Série commencée grâce au service presse, et je doute fort que je serais arrivé au second tome sans cela. Le Japon est un pays paradoxal, ou les habitants semblent pour le moins coincés niveau sexe, mais où nombre de lycéennes pratiquent l’enjo kôsai comme si cela ne portait aucune conséquence, que c’était normal. 100% Doubt est dans cet esprit : alors que la plupart des shôjo mettent en scène de belles histoires d’amour, celui-ci nous narre les aventures d’une lycéenne qui s’astreint à une discipline de fer pour se faire dépuceler. D’aucuns appellent cela un « shôjo pouf ». En l’occurrence, cela pourrait passer si les personnages étaient attachants, le dessin agréable à l’œil, ou même s’il y avait de l’humour. Ce que Gals! arrive à faire avec des sujets parfois crus. Sauf que non. Ce manga se contente de nous parler d’une ancienne moche qui veut se faire tirer avant de terminer le lycée.

¤ Afterschool Charisma (5/?) : Pendant longtemps, j’ai eu beaucoup de mal avec Ki-oon. J’admire leur travail, la qualité de leurs éditions, et leur façon de s’imposer sur le marché français en partant de rien, mais si leur catalogue reflète les goûts de leurs fondateurs, alors force est de constater que nous n’avons pas les mêmes… Dans l’ensemble, je trouve leurs titres superficiels, même si cela tend à changer dernièrement avec des licences comme Bride Stories. Bref, tout cela pour dire que vous allez trouver plusieurs séries de cet éditeur ci-dessous.
Pourtant, le problème avec Afterschool Charisma se trouve ailleurs. Malgré sa maison d’édition, le synopsis m’a attiré, avec cette histoire de clones de figures célèbres destinées à suivre les traces de leurs modèles. D’entrée, j’ai trouvé qu’il y avait du potentiel. Seulement, alors que le nombre de tomes augmentait, je n’ai pas eu l’impression que l’histoire entrait dans le vif du sujet, ni qu’elle exploitait ce potentiel. Au bout du 5ème volume, j’en ai eu marre et suis allé voir ailleurs.

¤ Arakure Princesse Yakuza (6/10) : J’ai bien aimé ce manga. Alors pourquoi l’arrêter ? A vrai dire, ce fût tout sauf un choix. Rappel des faits : il y a quelques années, l’éditeur 12bis (aujourd’hui racheté par Glénat) se lance dans le manga. Comme l’expérience ne s’avère pas suffisamment concluante, ils annoncent l’abandon de leur collection, non sans aller au bout de deux séries : Detroit Metal City et Arakure Princesse Yakuza. Le reste, vous le devinez : ils iront bien au bout de la première, mais pas de la seconde, nous laissant en plan après 6 tomes sur les 10 prévus. Et après, les éditeurs se plaignent d’un manque de confiance de la part de leurs lecteurs…
Et c’est dommage, donc, car ce shôjo sur fond de clan yakuza, s’il n’avait rien de révolutionnaire, offrait une lecture des plus agréables, et même quelques passages hilarants.

¤ Bleach (48/?) : Syndrome « Jump » : quand un manga fonctionne suffisamment, son auteur doit le poursuivre encore et encore jusqu’à ce que le lecteur en ait marre. Et en l’occurrence, l’arc des Arrancars aura fini par me lasser, au point que je décide d’arrêter la série à la fin de celui-ci ; heureusement, cette fin offre un semblant de conclusion à l’histoire, qui ne rend donc pas nécessaire l’achat de la suite (et c’est pour cela que Bleach est un des rares titres de cet article que je n’ai pas revendu). En même temps, cette série partait avec un handicap certain : son premier arc était d’une qualité telle, qu’il devenait difficile de passer après. Celui des Arrancars n’est pas mauvais en soi, mais clairement, il traine beaucoup trop en longueur.
Aujourd’hui, je ne regrette pas de m’être arrêté là, et ne ressent absolument pas le besoin de lire le reste.

¤ Bokurano (2/11) : Là encore, comme pour Arakure Princesse Yakuza, la faute en revient entièrement et exclusivement à l’éditeur français, alors que j’aurais volontiers lu la suite. Alors, si vous connaissez la série, vous savez probablement que Bokurano a été publié chez nous dans son intégralité. Certes. Mais le problème est ailleurs, et beaucoup plus pervers. En effet, il s’agit d’un manga particulièrement malsain, glauque, et violent. Plutôt que d’assumer la publication d’un tel ouvrage, et de le proposer à la vente sous plastique protecteur – ce qui, selon l’éditeur, lui aurait fait perdre des ventes – celui-ci a tout simplement préféré censurer tout ce qui n’allait pas. Un petit rayon lumineux par-ci, une case tronquée par-là, et le tour est joué. Et Asuka de se défendre en prétendant que tout a été fait en accord avec le mangaka (même si je doute fort qu’il ait eu le choix). La censure étant inexcusable, l’abandon était inévitable.

¤ Broken Blade (10/?) : « C’est la faute des Japonais » est en passe de devenir l’excuse préférée des éditeurs français dès qu’ils reçoivent des réclamations de leurs lecteurs. Cela fonctionne dans (presque) tous les cas de figure, et possède l’avantage d’être invérifiable (puisqu’il faudrait pour s’en assurer parler Japonais et contacter les éditeurs nippons). « Nous ne sortirons pas la suite de la série car les Japonais ne veulent pas », « Nous n’avons pas eu telle licence car les Japonais n’ont pas voulu (mais on vous jure qu’on a demandé) », « Nous avons choisi un titre en Anglais car les Japonais nous ont obligé », « Nous changeons les noms des personnages au beau milieu de la série car les Japonais nous l’ont imposé », etc… Néanmoins, quand plusieurs éditeurs français nous indiquent qu’un de leurs partenaires nippons a été racheté par une société bien éloignée du monde de l’édition, et que celle-ci ne souhaite pas s’embêter à gérer des droits d’exploitation à l’international, c’est crédible. Surtout quand cela touche un des titres les plus populaires de Doki Doki – j’ai nommé Broken Blade – et que celui-ci n’avait aucun intérêt à l’arrêter avant la fin. Donc là encore, j’aurais bien lu la suite, mais cela m’a été refusé.

¤ Btooom! (2/?) : En temps normal, jamais au grand jamais je n’aurais donné sa chance à un manga comme Btooom!, entre un synopsis largement plagié sur Battle Royale, et une tendance affichée à jouer la carte de la culotte et les faux réactionnaires. C’est typiquement le genre de séries fast-food, sans âme et sans intérêt, que nous trouvons chez Ki-oon. Sauf que là, c’était chez Glénat, et Glénat n’a pas la réputation de faire du Ki-oon. Je me suis donc dit, naïvement, que si cet éditeur avait choisi de publier cette série, c’est qu’il ne fallait pas s’arrêter à des à priori, et qu’il y avait forcément quelque chose à en retenir. Du Battle Royale bien fait ? Ce serait tentant. Sauf que Glénat, jadis éditeur exigeant, m’a prouvé avec ce titre qu’il n’y avait plus grand chose à attendre de sa part : car Btooom! est effectivement un clone décérébré, sans âme mais avec des culottes, dans un style qui aurait plus eu sa place chez Ki-oon. Une honte.

¤ Cowboy Bebop (1/3) et Vision d’Escaflowne (1/8) : Imaginez. Vous êtes un jeune lecteur de manga. Internet n’est pas encore entré dans vos habitudes, vous ignorez l’existence d’une presse spécialisée, et vous n’avez personne dans votre entourage s’intéressant à la BD japonaise. Comment choisissez-vous les séries que vous allez lire ? Une méthode consiste à se référer aux noms que vous connaissez déjà, tels que Saint Seiya ou Ranma 1/2. Sauf que vous allez vite vous rendre compte qu’il existe une différence de qualité fondamentale entre le manga adapté ensuite en anime, et le dessin-animé adapté en manga et publié par Pika. En effet, ce-dernier fait peu de cas de l’intérêt d’un titre, du moment que celui-ci arbore un nom connu. Vous ferez donc la dure expérience de l’adaptation ratée d’anime en manga, en commençant par deux des échecs les plus cuisants du genre : Cowboy Bebop et Vision d’Escaflowne.
Honteux et confus, vous jurez, mais un peu tard, qu’on ne vous y prendra plus.

¤ Cyborg 009 (5/23) : Ici, c’est avant tout une accumulation d’éléments qui m’a poussé à abandonner ; séparément, probablement aucun n’aurait joué un rôle déterminant dans cette décision, mais ensemble, cela change tout.
Cyborg 009 est un classique de Shôtaro Ishinomori, avec un très faible potentiel de vente en France – la série est longue, ses adaptations animées inconnues, et son trait daté – mais apparemment proposé par les Japonais sous des conditions avantageuses, à la façon des manga de Osamu Tezuka. Seulement, j’ai trouvé une série qui mettait beaucoup de temps à démarrer, et qui si elle développait quelques bonnes idées, se montrait sympathique mais sans tellement plus. Rapidement, d’autres problèmes apparaissent : les ventes sont aussi catastrophiques que prévues, et Glénat décide d’augmenter le prix – passant à 15€ le tome – tout en annonçant qu’ils ne sont plus du tout sûrs d’arriver au bout. Actuellement, il faut attendre près de 8 mois entre deux tomes. Payer aussi cher une série moyenne sans jamais savoir si nous aurons la fin un jour, j’ai beau m’attacher aux classiques, il ne faut quand même pas abuser. Mais dans le doute, j’ai malgré tout conservé mes volumes.

¤ Death Note (7/12) : Le syndrome « Jump » évoqué précédemment, mais appliqué à une série beaucoup plus courte. Sept tomes, c’est la durée qu’aurait dû avoir Death Note, puisque les auteurs n’avaient rien d’autre à raconter après une histoire passionnante. C’était sans compter sur leur succès. Mais comme les 5 derniers volumes ne servent à rien, pourquoi s’embêter à les lire ? Plus exactement, c’est ma sœur qui a acheté la série, et a décidé de ne pas aller au-delà du tome 7. La suite et fin, je l’ai découverte via l’adaptation animée, et je ne regrette pas de ne pas l’avoir lu en manga, tant elle ne présente pas un grand intérêt.

¤ Détective Conan (35/?) : Une autre série que j’ai interrompu, mais pour des raisons bien différentes des précédentes, et de nouveau indépendantes de ma volonté. Je n’ai jamais acheté un tome de Detective Conan, pour la simple et bonne raison que lorsque j’ai commencé à lire des manga, ce titre en particulier ne figurait pas parmi mes priorités. Puis, au hasard de mes études, j’ai croisé un passionné de manga policiers – un genre réduit – qui évidemment suivait la publication avec intérêt, et me proposa de me prêter ses volumes. Je ne me suis pas fait prier. Mais le temps d’arriver au tome 35 – alors que la moitié de la population japonaise se trouvait déjà derrière les barreaux, grâce à notre détective de choc – nos chemins s’éloignèrent. Depuis, je n’ai pas ressenti le besoin de recommencer la série de mon côté, ni même de lire la suite. Les hommes en noir sont revenus depuis ?

¤ Detroit Metal City (3/10) : J’ai beaucoup aimé cette série. Alors pourquoi m’arrêter, sachant que comme indiqué tantôt, celle-ci a bien été publiée en intégralité en France ? Parce que Detroit Metal City survit difficilement à l’effet de surprise qu’il procure au début, et surtout, il se répète rapidement. Au bout de 3 tomes, j’ai eu l’impression d’avoir fait le tour de tout ce qu’elle avait à me proposer, les situations se suivent et se ressemblent pour notre pauvre héros schizophrène. Tant et si bien que je n’ai pas jugé nécessaire de lire la suite, la série elle-même finissant par m’énerver malgré un début tonitruant. Quand un manga devient trop long après seulement 3 volumes, c’est qu’il y a manifestement un problème quelque part.

¤ Les Enquêtes de Kindaichi (11/27) : Exactement comme Détective Conan, dans les grandes lignes, puisque la personne qui me l’avait prêté m’a aussi fourni Les Enquêtes de Kindaichi. Ce n’est pas un manga vers lequel je serais allé spontanément, tout simplement car j’ai gouté suffisamment de romans policiers dans ma vie, et qu’il y a trop de titres disponibles en France pour que celui-ci m’attire plus qu’un autre. J’ai lu ce qui m’a été prêté sans déplaisir, mais ensuite, je n’ai pas ressenti ce besoin de découvrir le reste.
Et tant mieux ! Car même si je l’avais voulu, jamais je n’aurais pu lire la suite et fin de cette série, Tonkam en ayant interrompu la publication à quelques tomes de la fin… Des mauvaises langues prétendent que cela a définitivement grillé l’éditeur auprès de Kodansha, ce qui pose un léger problème en raison de l’importance de son catalogue.

¤ Fight Girl (10/?) : Celui-ci est parfaitement symptomatique du syndrome « Jump » évoqué précédemment, mais appliqué aux comédies romantiques. En effet, la plupart fonctionnent sur le modèle en 3 actes que nous retrouvons au cinéma, le couple principal est identifié dès le départ, et nous savons que la série prendra fin au moment où ils auront surmonté toutes les épreuves pour former un duo solide. Le point faible de ce modèle vu et revu, c’est qu’il arrive un moment où l’auteur ne peut plus faire avancer la relation entre ses personnages, à moins de vouloir mettre un terme à la série ; sauf que, et c’est là que cela devient paradoxal, il ne lui est pas toujours possible de s’arrêter, en particulier si la série en question rencontre le succès. Il lui faut donc trouver autre chose à raconter, en marge du couple principal, pour remplir ses pages et donner du grain à moudre à ses lecteurs. La solution, ce sont les personnages secondaires : en se concentrant sur eux, voire en en introduisant de nouveaux, il devient possible de poursuivre la série. Ensuite, tout dépend de la capacité de l’auteur à proposer, justement, de bons personnages secondaires.
Malheureusement, l’intérêt – déjà limité – de Fight Girl tenait en grande partie à son héroïne ; et la remplacer par des protagonistes en carton lui porte donc un coup fatal. J’ai tenu un, deux tomes, avant de laisser tomber.

¤ Front Mission: Dog Life & Dog Style (3/10) : Autre manga Ki-oon, mais comme pour Afterschool Charisma, les raisons de ce divorce ne correspondent pas nécessairement aux reproches que je peux faire aux séries de l’éditeur en règle générale.
Je l’ai commencé sur la base des excellentes critiques du premier tome, et effectivement, j’ai découvert une excellente entame. Celle-ci sert avant tout à poser son contexte guerrier et à nous introduire ses personnages. Sauf que passé ce tome, la série change du tout au tout : les personnages que nous avons appris à apprécier ne servent plus que de spectateurs passifs, et les différents arcs se transforment en succession d’anecdotes, d’un intérêt variable, avec une composante sexuelle plus racoleuse qu’autre chose. Ce qui ne serait pas grave si les auteurs maintenaient le même niveau d’exigence, mais ce n’est hélas! pas le cas. Clairement, il y a eu tromperie sur la marchandise.

¤ Gamaran (1/?) et Hell’s Kitchen (1/?) : De temps à autre, les éditeurs font leur publicité en proposant un tome gratuit pour X achetés. La technique m’aura permis de découvrir et commencer des séries comme Nura, Le Seigneur des Yokai, Freezing,… Sauf que parfois, il y a des ratés, et cela concerne justement la dernière fournée de Kana, composée de Gamaran et Hell’s Kitchen ; le premier m’intéressait tout particulièrement, donc j’étais curieux de le tester. Finalement, j’ai trouvé Gamaran plaisant, mais plutôt quelconque, d’autant plus que je n’ai pas réussi à accrocher aux protagonistes. Hell’s Kitchen, quant à lui, m’a donné l’impression de surfer sur le succès de Black Butler de par son esthétique et son démon ; le côté cuisine aurait pu être intéressant, si les auteurs s’étaient réellement appesanti sur la préparation des plats, mais en l’état, il s’agit d’un manga des plus dispensables.

¤ Gosick (1/8) : J’ai déjà évoqué le cas Gosick dans un précédent article, pour une raison toute simple : le travail honteux réalisé par Soleil Manga sur le premier tome. Franchement, je n’avais jamais lu ça : fautes d’orthographe à gogo, contresens en veux-tu en voilà, phrases attribuées aux mauvais personnages (et traduites en fonction), je ne comprends même pas comment cet éditeur peut se considérer comme professionnel après ça. Faire payer un tel gâchis, c’est un scandale. Gosick aurait été le meilleur manga de tous les temps, j’aurais mis mon poing dans la poche. Heureusement, ce n’est pas le cas. Adaptation d’un roman, les personnages ont des visages grossiers et des physiques d’enfants dans des vêtements d’adulte. L’autre adaptation – celle de Bones – était largement plus réussie.
Si encore le manga était sorti en intégralité en langue anglaise, j’aurais peut-être lu la suite. Mais comme l’éditeur américain a mis la clé sous la porte, cela règle la question.

¤ I »s (3/15) : Je n’aime pas Masakazu Katsura. Enfin si, mais seulement quand il écrit Wingman ; là, je l’adore. Ensuite, quand il commence à faire dans la comédie romantique pour public masculin, ou dans l’histoire de super-héros malsaine et glauque, je ne peux plus le supporter.
Et dire que, partant du principe qu’il s’agissait de l’auteur de Wingman, j’ai failli prendre l’intégralité de cette série lors de ma première commande chez Tonkam… Je l’ai échappé belle (j’ai pris X) ! Mais j’ai trouvé un fan de la série pour me la prêter, et me montrer à quel point je suis passé à deux doigts de commettre un impair.
I »s est un manga extrêmement bien dessiné, voilà au moins une qualité que je lui reconnais. Pour le reste… Personnages insipides – à commencer par un héros mou et indécis comme pas deux – histoire sans enjeux ; aujourd’hui encore, je ne comprends pas d’où vient le succès d’un tel manga, que j’ai pourtant lu à l’époque où je faisais encore parti de son public cible. Quant à savoir comment j’ai pu arriver jusqu’au tome 3, c’est parce que les deux premiers se fermaient sur un cliffhanger, et parce que j’avais de toute façon les volumes sous la main.

¤ Inu Yasha (1/56) et Samurai Deeper Kyo (1/38) : Plus haut, j’abordais déjà deux de mes premiers manga, datant de l’époque où je tâtonnais pour choisir mes séries. A la même époque, j’ai aussi testé mes premiers manga que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam, pour le meilleur – Chobits, Mint na Bokura, Naruto,… – mais aussi le pire.
Il serait malhonnête pour moi de prétendre avoir détesté Inu Yasha et Samurai Deeper Kyo. Seulement, ils font parti des nombreux titres dont j’ai acheté le tome 1 par hasard – enfin, pas totalement par hasard pour Inu Yasha, puisque je lisais déjà un manga du même auteur – mais qui ne m’ont pas suffisamment convaincu pour que j’ai envie d’acquérir la suite. Ou en tout cas pas immédiatement. Seulement, le temps passant, le nombre de séries que je suivais régulièrement n’a fait qu’augmenter, et je n’ai finalement jamais redonné leur chance à ces deux-là, que j’ai fini par revendre.

¤ Kimagure Orange Road (2/18) : Avec le recul, je me dis que j’aurais dû me méfier. Je ne supporte pas la plupart des comédies romantiques destinées au lectorat masculin, alors comment ai-je pu croire que j’apprécierais le mètre-étalon du genre ?
Max & Compagnie était un anime que je suivais sporadiquement à l’époque du Club Dorothée, et lorsque j’ai commencé les manga, ce n’est pas le titre qui m’a attiré en premier. Comme beaucoup d’autres à l’époque, je me suis dit que je le prendrai « plus tard » ; mais le temps que je débloque un budget, l’éditeur avait cessé de publier des manga, et celui-ci était devenu introuvable. Je me suis rabattu, à leur sortie, sur les light novels sortis chez Tonkam. Après des années d’attente, ce même Tonkam annonce la licence. Joie ! Allégresse ! Déception… Le héros est probablement le pire qu’il m’ait été donné de voir dans un manga, pire que celui de Maison Ikkoku : il est mou, sans personnalité, et incapable de prendre une décision, d’une façon à la limite du pathologique. J’ai rapidement laissé tomber.

¤ Kuro Gane (2/5) : Même si les cas d’interruptions de séries par les éditeurs français restent souvent dans les mémoires – 7Seeds, Karakuri Circus, Silent Möbius,… – cela ne représente finalement qu’une goutte d’eau parmi l’océan de titres qui débarquent chaque année.
Kuro Gane était sorti en 1997/1998 chez Glénat, dans un format A4 pour le moins atypique, mais je suppose que la série ne réussit pas à trouver son public, d’où un arrêt prématuré après seulement deux tomes.
J’ai eu la chance de trouver les deux tomes en question à la médiathèque il y a quelques années, et j’avais bien aimé cette histoire de samouraïs par Kei Toume. Malheureusement, je l’ai lu en connaissance de cause, c’est-à-dire en sachant que je ne connaitrai jamais la suite. Comme les histoires sont relativement indépendantes, cela ne frustre pas le lecteur, mais j’en aurais volontiers découvert plus.

¤ Love So Life (1/?) : Un cas d’école, d’une catégorie que je n’avais pas encore présentée jusque-là.
Les shôjo, ce n’est pas ce qui manque en France. Seulement, il y a shôjo et shôjo, et les comédies romantiques ne représentent qu’un genre parmi d’autres. Sauf que ce genre en particulier fonctionne, ce qui pousse les éditeurs à multiplier les publications, quitte à choisir des manga relativement basiques, ou en tout cas qui ne proposent rien qui risquerait de surprendre leur lectorat. Love So Life s’inscrit parfaitement dans cette logique. Ce manga ne propose strictement rien de transcendant, sans pour autant être insupportable : il s’agit juste d’une comédie romantique supplémentaire, ni plus ni moins. Cela peut faire du bien, de temps en temps, de lire un de ces manga passe-partout, agréable sans être mémorable, mais j’en ai suffisamment parcouru pour avoir aujourd’hui envie de quelque chose de plus consistant.

¤ Montage (3/?) : Mon dernier abandon en date, et celui qui m’a poussé à écrire cet article. Montage n’est pas nécessairement mauvais, mais il accumule les petits défauts qui, au final, m’ont poussé à le laisser tomber, afin – peut-être – de donner sa chance à un titre plus accrocheur.
Pourtant, j’avais bien aimé le premier tome ; mais c’est par la suite qu’il montre ses limites, à commencer par un synopsis de départ absolument pas en adéquation avec sa longueur : 14 volumes au Japon, série en cours. Cela m’a paru disproportionné. Ensuite, il commence à effectuer des allers-retours dans le passé, mais il devient rapidement difficile de s’y retrouver entre les différents personnages, d’une époque à l’autre. Ajoutez à cela un récit sympathique sans être fabuleux, et vous obtenez un titre qui n’est pas vraiment mauvais, mais qui devrait proposer plus pour espérer survivre sur un marché français de plus en plus concurrentiel.

¤ Obaka-chan (2/7) : Avec Obaka-chan, je dirais que nous nous trouvons à mi-chemin entre Fight Girl et Love so Life.
Il s’agit d’une comédie romantique, sauf qu’elle appartient à celles qui ont quelque chose de singulier à offrir, un élément qui la distingue du tout-venant ; en l’occurrence, une héroïne bagarreuse, amusante, qui intègre une école où elle espère que personne ne connaitra son passé. Cela fonctionne assez bien, au moins le temps du premier tome. Même si ce n’est pas non plus le manga du siècle.
C’est ensuite que cela se gâte. En effet, à partir du second tome, notre héroïne passe en retrait pour se transformer en une sorte de cruche, qui n’a strictement plus son mot à dire face aux deux personnages masculins qui tournent autour d’elle. En d’autres termes, l’auteur flingue complètement son propre manga en supprimant le seul élément qui le rendait plus attirant que la moyenne. La sanction ne s’est pas faite attendre.

¤ Petit Eva (1/3) : A l’instar de 100% Doubt, j’ai obtenu le premier tome en service presse, par le biais de Mangavoraces. Sans cela, je doute fort que j’y aurais jeté un oeil, même si le concept – une comédie basée sur les personnages de Neon Genesis Evangelion – m’intriguait énormément.
Il faut dire que les ayant-droits de Neon Genesis Evangelion ne sont pas avares en adaptations plus ou moins foireuses et en exploitation de leur licence ; et vous savez ce que je pense des manga tirés de séries d’animation – à l’exception de Mobile Suit Gundam – The Origin, qui est le bien.
Effectivement, Petit Eva a tout du projet foireux. Déjà parce qu’il ne s’adresse qu’aux fans, alors que ceux-ci seront forcément critiques quant à l’utilisation de leurs personnages fétiches. Surtout parce que passée la surprise, ce manga n’est que rarement drôle, ce qui pose évidemment un très léger problème pour une comédie. Il n’y a strictement rien à sauver de cet exercice.

¤ Run Day Burst (1/8) : Voilà enfin le manga Ki-oon standard, et les raisons pour lesquelles je l’ai essayé malgré mes à priori sont elles-aussi typiques. En effet, il bénéficie de critiques élogieuses, comme nombre de manga de cet éditeur ; donc je me suis dit que, pour une fois, je pourrais à mon tour tenter l’expérience. Mal m’en a pris.
Run Day Burst est un manga lambda, se contentant de reprendre des recettes éculées, auxquelles il ajoute des personnages stéréotypés et des petites culottes. Le tout sur fond de course automobile autour du monde. Le concept de cette course folle, avec des concurrents au premier abord haut-en-couleurs, était séduisant, et cela explique en grande partie ce qui a pu me décider. Mais le résultat fût décevant : j’ai trouvé un titre fast-food de plus, sans grande originalité, et totalement superficiel. Quant à savoir comment il a pu bénéficier de retours aussi positifs, je m’interroge.

¤ Samidare (2/10) : Un des titres de lancement du label Ototo de Taifu Comics, celui qui devait leur permettre de revenir vers le lectorat grand public, maintenant qu’ils sont quand même très marqués yaoi/yuri.
Samidare bénéficie d’excellentes critiques, mais je n’ai jamais accroché. L’univers est particulier, puisque derrière un style à priori enfantin, se cache une série beaucoup plus sombre, voire cruelle. Là-dessus, je n’ai pas grand chose à redire, même si je ne suis pas forcément client de ce genre de paradoxe. Non, ce qui ne passe pas, c’est avant tout le dessin, que j’ai trouvé à la limite de l’amateurisme. Autrement, j’aurais pu apprécier ce manga. Enfin ça, je ne le saurais jamais.

¤ Secret Girl (2/5) : Il fût un temps où ma sœur lisait et achetait des manga (même si je fus souvent obligé de finir les séries qu’elle commençait lorsqu’elles me plaisaient). Dans le lot, j’ai dû à peu près tout lire à un moment où un autre, ou du moins j’ai essayé. Dans le cas de Secret Girl, elle possède bien tous les volumes, mais je ne suis jamais arrivé au bout.
Pour moi, il est assez clair qu’elle a commencé ce manga en raison de sa ressemblance avec un de nos titres favoris : Parmi Eux. Ici, une fille intègre une école de garçons car elle doit se faire passer pour son frère. Seulement, j’estime que la comparaison fait très mal à Secret Girl, qui ne devient jamais aussi drôle et attendrissant que son modèle. Et puis, l’héroïne fait pâle figure. Surtout, je n’apprécie guère Ako Shimaki ; j’ai l’intégrale de Sous un Rayon de Lune sur mes étagères, mais je ne suis pas encore arrivé au bout. Bref, entre cette série et moi, le courant pouvait difficilement passer.

¤ Video Girl Ai (5/15) : J’ai déjà fait mon laïus sur Masakazu Katsura, et sur ses œuvres écrites après Wingman. Aujourd’hui encore, je me demande comment j’ai fait pour lire les 5 tomes de DNA². Pourtant, Video Girl Aï pourrait éventuellement trouver grâce à mes yeux, dans le sens où cette série m’a paru beaucoup moins mauvaise que I »s et l’autre titre cité ci-dessus. En théorie, j’aurais pu arriver au bout, mais les volumes appartenaient à la sœur d’un ami, je n’ai pas eu l’opportunité de récupérer la suite à l’époque, et aujourd’hui ils ne vivent plus sous le même toit. Sachant que si j’ai effectivement trouvé ce manga meilleur que les autres, cela ne signifie pas pour autant que je compte investir dedans.
De toutes les séries de ce billet, c’est sans doute celle que j’ai le plus de chance de reprendre un jour. Mais cela dépendra si j’en ai ou non l’occasion.

¤ Zetman (5/?) : Décidément, cet auteur me harcèle. Entendons-nous bien : je n’ai jamais acheté que Wingman comme manga de Masakazu Katsura, et tous les autres que j’ai lu m’ont été prêté par un de mes deux amis adorant son travail (mais détestant Wingman comme de bien entendu). Si j’en ai lu autant, c’est pour essayer de comprendre pourquoi ce mangaka se vend aussi bien.
Zetman est différent, puisqu’il vise un lectorat plus âgé, et ne fonctionne plus dans le registre de la comédie romantique. Mais bordel, c’est hyper glauque. Graphiquement, c’est toujours aussi beau, mais c’est peut-être « trop » beau : cela rend l’ambiance encore plus macabre, malsaine, et déstabilisante. Ce manga m’a vraiment laissé de mauvais souvenirs.

Que retenir de tout cela ? Que Ki-oon et moi, ce n’est pas une grande histoire d’amour. Que Masakazu Katsura aurait dû s’en tenir à des comédies, avec ou sans culottes, plutôt que de lire Kimagure Orange Road. Que la plupart des adaptations d’anime sont caca, mais que quand un manga a un nom connu, les éditeurs français – coucou Pika – n’ont plus le moindre sens critique. Que j’abandonne finalement de moins en moins de manga, ce qui tend à prouver que je connais mes goûts et arrive de mieux en mieux à identifier les titres qui pourraient me convenir. Et ça, c’est réjouissant.

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8 commentaires pour Pourquoi arrêter un manga ?

  1. Api dit :

    Pourquoi cette rancoeur envers Ki-oon ? Ils sont loin de n’avoir que de mauvais titres.
    Barakamon, Amanchu, Bride stories, Lucika Lucika…

    Par contre, je partage ton ressenti sur Zetman qui est vraiment un des mangas les plus glauques que j’ai pu lire. J’ai aussi dû abandonner vers le tome 5, après ce fameux passage avec les collégiennes.

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  2. Gemini dit :

    Les titres Ki-oon que tu cites sont récents, et correspondent à mon sens à une nouvelle politique de l’éditeur (avec aussi Cesare et les histoires courtes de Tsukasa Hôjo). Pendant des années, c’était plus Judge et Tetsuya Tsutsui.

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  3. Natth dit :

    Concernant Ki-oon, j’ai aussi mis du temps à m’intéresser à leurs séries. J’ai lu un de leurs titres en 2005, mais je n’en ai plus trouvé à mon goût jusqu’en 2010.

    Je n’arrête plus beaucoup de séries non plus. Vers 2000-2001, j’ai suivi plusieurs shônen comme One Piece, Hunter X Hunter, Yu-gi-oh ou Shaman King. Cependant, je ne m’y suis pas intéressée sur la durée. Ces séries sont longues et reproduisent un schéma auquel je n’adhère pas vraiment. C’était la même chose pour les séries de l’ancien magazine Magnolia. J’avais commencé à toute les lire, mais je n’ai réellement accroché qu’à God Child et Yami no Matsuei.

    Dernièrement, j’ai laissé tombé des séries tentées pour suivre des genres qui m’attirent moyennement (Catch x Mama, Shoujo Sect), des séries que j’aurais dû apprécier mais que je n’ai pas réussi à finir, même si ça ne remet pas toujours leur qualité en question (Le manoir de l’horreur, Banana Fish, Princesse Kaguya, Shiori et Shimiko, Monochrome Factor, Love me tender, Dolls) ou des bouquins carrément mauvais (Samouraï Errant, vil plagiat de Vagabond). Cependant, le nombre de ces séries abandonnées se réduisent. Je crois n’avoir rien arrêté en 2013.

    Par contre, j’essaye de finir les séries arrêtées en France en achetant la suite en VO. Je le fais quand la série est quasi-finie ou à peine plus avancée au Japon (Cantarella, Le fabuleux destin de Taro Yamada, Larmes de samourai dans la même situation que Broken Blade, Combination…). Je crois qu’il n’y a que Mille et une nuits que j’ai terminé en VA. Mais je ne le ferais pas pour toutes les séries, il faut qu’elles m’intéressent suffisamment pour cela.

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  4. le gritche dit :

    Etrange raison pour abandonner Zetman: bon je n’ai aucun mérite de l’emprunter en médiathèque.

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  5. Suiginto dit :

    Il faut lire la suite de Kuro Gane en anglais (ils sont sortis chez Del Rey), les trois derniers tomes sont excellents ^^

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  6. Miknass dit :

    Yo ~~ je viens de découvrir ton blog (via ta chronique sur l’excellent Très cher frère). Au lieu de bosser, je me suis dit que j’allais continuer à explorer tes sympathiques billets @_@ (dans la vie, faut faire de choix !)

    Très bonne idée de sujet ! J’ai eu à peu près les mêmes « chocs », surtout avec les manga de Kimagure Orange Road, Cowboy bebop, Escaflowne… c’était le temps où je découvrais le fabuleux monde des manga et de la japanim. On se jette sur tout ce qui bouge (enfin, jusqu’à ce que Portefeuille se fâche u_u), on dévore les titres qu’on a découvert en anime… on s’étouffe (on vomit é_è ?).
    Je trouve qu’en général, les adaptations d’anime en manga font mal aux yeux u_u.

    J’aime bien Ki-oon n_n ! L’esprit d’indépendance, l’audace de cette petite maison qui a su se faire un nom. Par contre… je ne lis que très peu de ses titres @_@ ! Je viens de commencer avec Pandora Hearts, vais enchaîner avec Emma et Cesare^^

    J’ai eu la chance d’avoir, assez tôt, pu affiner mes choix (avec l’aide bienveillante de Portefeuille u_u). Une chance, et presque une nécessité, car, contrairement à toi Gemini, j’ai du mal à vendre mes manga @_@ (tu as toute mon admiration !!)
    De toute façon, je les saccage dès l’achat avec mes inscriptions intempestives (date et lieu d’achat, CR de la journée, menu de l’assiette avec vue plongeante dans l’estomac, date et lieu de lecture etc.)

    J’ai aussi cette curiosité bizarre qui m’oblige à aller au bout de la moindre daube (genre les romans de Kimagure Orange Road u_u). Exception faite pour Bleach : l’ami qui me les prêtait (les amis, c’est cool) a arrêté la collection. Je n’ai pas trouvé utile de la poursuivre. Comme toi, je trouve que Bleach aurait dû s’arrêter depuis longtemps.
    Idem pour les Mär, prêtés par un pote qui a arrêté à 2 tomes de la fin ! (il abuse !)

    Autre étrangeté : Switch girl. J’ai acheté les 2 premiers tomes, séduite par l’engouement autour du titre. Oyoo enfin un manga sur « les filles en vrai », sans maquillage, sans talons, les filles dans leur chambre même pas rangée, les filles avec des poils, des qui s’arrachent en faisant « coing », les filles avec des boutons ET du pus ! J’ai vite déchanté. Tout d’abord, ma tolérance a des limites, et les dessins terribles de l’auteur m’ont précipitée chez l’ophtalmo (même les SD font peur !). Côté histoire, c’est pipi-caca. Et ça, c’est mal.

    Dernière curiosité : No bra. ça devait être un jour où j’avais des sous à perdre. J’ai acheté 2 tomes en mettant mon cerveau sur OFF. Grave erreur ! Dessin horrible et brouillon, héros tout aussi flou, situations convenues, fan service alarmant, où mêmes les scènes un peu rudes (genre, une agression) sont traitées sous l’angle en dessous du slip… Ceux là, je les ai REVENDUS ! Je pense que ce sont les premiers manga que j’ai revendus ! *fière*

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    • Gemini dit :

      Merci pour ton témoignage ^^ Mais ne te méprend pas : compte-tenu de nombre de manga que j’achète, tu peux effectivement considérer que j’en revends jamais. J’en lis depuis plus de 10 ans, et tous ceux dont je me suis débarrassé sont listés ci-dessus ; si je les revends, c’est que je n’éprouve pas le besoin de relire les titres qui m’ont déplu, donc de les conserver. Et j’ai gardé mes No Bra.

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  7. Miknass dit :

    Moi, je garde même les titres qui m’ont déçue T_T. A part No bra… quoique, je l’aurais aussi gardé si un pote ne m’avait pas dit : JE LES ACHETE (en plus il m’a enrichie – je suis bien vénale pour faire payer un ami u_u). Peut-être que si je les relisais, je me dirais : « aaah » (J’ai bien gardé Dears alors que je n’aime pas non plus^^’)

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