Pour le meilleur et pour le Shakespeare

Les titres auxquels vous avez échappé (sponsorisé par Les Chroniques d’un Newbie) : « To be Shakespeare or not to be Shakespeare », « Il y a quelque chose de pourri au royaume de Shakespeare », « Mon royaume pour un Shakespeare », « C’est un malheur du temps que les Shakespeare guident les aveugles », et « Pour tromper le Shakespeare, ressemblez au Shakespeare ».

Il y a quelques années – alors que j’allais entrer en première année à l’université, cela ne me rajeunit pas – commençait la publication française du manga le plus rock de tous les temps : Beck. Malgré un dessin que nous pourrions qualifier gentiment d’atypique, ce titre subjuguait par ses personnages, et surtout par la façon unique qu’avait son auteur de donner à ses scènes une intensité incroyable.
Pour vous résumer brièvement mon opinion sur ce manga, je vous dirai simplement avoir lu en entier plus de 200 séries, et que Beck compte sans le moindre doute parmi les 15 meilleures que je connaisse.
Donc, le jour où j’ai appris que Kaze Manga allait publier le nouveau manga de son auteur, Harold Sakuishi, je n’ai pas pu retenir ma joie et je me suis mis à attendre impatiemment cette sortie.

Le sujet du jour : Shakespeare ! Ce qui tombe plutôt bien puisque ma connaissance du dramaturge souffre de lacunes que je me sentais impatient de combler. Je connais Hamlet pour en avoir vu une version « western spaghetti » par Enzo Castellari, mais cela ira difficilement plus loin… D’autant que j’évite le théâtre local depuis que j’y ai vu une version postmoderne de l’Avare, où les acteurs étaient vêtus de peaux de bêtes avec une cravate.
Bref, j’ai entamé la lecture de 7 Shakespeare avec intérêt.

Vous n’êtes probablement pas sans ignorer que des doutes ont longtemps pesé sur l’identité du célèbre dramaturge de Stratford-upon-Avon, et c’est bien de cela dont il sera question dans ce manga. Ou du moins, c’est à priori ce dont il sera question dans ce manga. Car, pour vous dire la vérité, nous ne sommes pas tellement plus avancés une fois ce premier tome refermé.
Nous sommes ici dans de l’introduction pure et dure. Le premier chapitre nous pose les enjeux, en nous présentant deux auteurs affirmant tous deux être l’auteur de Hamlet : un inconnu qui essaye de faire imprimer un exemplaire du manuscrit, et un homme bien connu qui n’a pas besoin de prouver quoi que ce soit quant à sa paternité de la pièce, j’ai bien entendu nommer William Shakespeare. Et ce chapitre de s’achever par le pauvre hère clamant à qui veut l’entendre que l’imposteur, ce n’est pas lui mais bien Shakespeare.

Passé cette entame, nous partons dans un flashback qui durera jusqu’à la fin du volume, et dont je ne vous dirai rien sinon que cela n’a pas grand chose à voir pour l’instant avec le théâtre anglais du XVIème Siècle. En quoi tout ce que nous voyons là aura-t-il un moindre rapport avec le fameux auteur ? Difficile à dire pour l’instant, même si j’ai ma petite idée sur la question.
Toujours est-il que c’est extrêmement déconcertant. Le titre du manga et son thème annoncé interrogent sur son contenu réel, mais pour l’instant, cela ne ressemble pas du tout à ce que nous pouvions imaginer à son sujet. Un peu comme Vinland Saga : nous partons sur l’invasion de l’Angleterre par les Vikings, mais cela fait quelques tomes que le mangaka nous pond une adaptation moyenâgeuse de Harvest Moon.

Il ne fait aucun doute que l’histoire évoluera vers un contenu plus concret, mais là, impossible de savoir vers quoi ce manga va bien pouvoir se diriger. Nous ne pouvons pourtant pas dire que ce premier tome de 7 Shakespeare soit léger : 280 pages au bas mot, c’est tout de même un beau bébé. Il va sans dire que le prix a été fixé en conséquence. Sincèrement, je comprendrai que des lecteurs abandonnent la série d’entrée faute d’avoir pu se forger un avis concret à son sujet.
Pour ma part, tout ce que j’ai vu, c’est que j’ai pris du plaisir à sa lecture. Harold Sakuishi nous prouve que Beck ne fût pas qu’un simple accident de parcours de 34 tomes dans sa carrière : il sait dessiner, il sait raconter une histoire, et plus que tout il sait nous rendre ses personnages vivants, quitte à forcer un peu sur les mimiques.

J’ai apprécié cette entame même si elle ne montre presque rien, j’adore Beck, donc je vais faire confiance à son auteur et je ne manquerai pour rien la parution du second tome. Mais je tiens vraiment à insister sur cette notion de confiance : il faut partir du principe que, malgré ses 280 pages, ce premier tome seul est insuffisant pour réellement mettre en place l’histoire et nous laisser entrevoir tout le potentiel de l’œuvre. A la rigueur, l’éditeur aurait peut-être gagné à proposer deux tomes simultanément : cela représente un plus gros investissement, mais cela pourrait aider à en dévoiler plus et à donner envie aux lecteurs de tenter l’expérience.
Le titre en aurait bien besoin : « par l’auteur de Beck » ne semble pas constituer un argument suffisant, et j’ai pu constater chez mon marchand de manga que les ventes avaient beaucoup de mal à décoller. Idem sur Amazon, où il ne figure pas parmi le top 100 des meilleurs ventes actuelles, alors qu’il vient de sortir, et que même le tome 4 de Hikari no Densetsu s’y trouve (ce qui au passage me fait très plaisir).
Mais j’ai confiance, je vais miser sur ce manga. C’est un pari sur l’avenir.

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3 commentaires pour Pour le meilleur et pour le Shakespeare

  1. mackie dit :

    Les titres auxquels vous avez échappé (sponsorisé par Les Chroniques d’un Newbie)
    –vengeance !!!
    Shakespeare que vous allez bien – le Shakespeare est à venir – Shakespeare à pleins poumons – ché pous pas faire la pouchière, le Shakespearator il est en panne…

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  2. inico dit :

    J’hésite encore à entamer ce titre, mais le sujet me semble original, j’aime bien ce qui à trait à l’histoire et l’intrigue semble assez partir dans tous les sens pour me plaire.
    Je ne connais pas Beck (ni en manga, ni en anime) mais le fait que cites Vinland Saga (une de mes séries actuelles favorites) tend à me convaincre.
    D’un point de le forme par contre, je suis assez déçu par le dessin: quid de l’arrière plan, des paysages ? Inutiles ? Oubliés ? Le manga est assez pauvre là-dessus.
    Je vais certainement attendre encore un tome ou deux et quelques réactions afin de voir si l’intrigue vaut malgré tout de se lancer.

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