Otaku Girls et Impressions en vrac sur Epitanime

Aujourd’hui, il sera question du premier tome de Otaku Girls ainsi que de quelques impressions sur Epitanime. Le lien entre les deux ? Outre le fait que j’ai passé une partie de mon temps avec des fujoshis, j’ai gagné le premier tome de cette série lors de cette convention ; et comme j’en ai marre de laisser mes impressions sur ce week-end aux quatre coins du web, autant en profiter pour tout traiter d’un coup.

Otaku Girls compte parmi les manga que j’ai longtemps voulu essayer, d’autant plus que dans le cas présent il jouit d’excellentes critiques, mais pour lesquels je n’ai jamais réussi à me lancer ou à débloquer un budget. Heureusement, grâce à l’association Thalie – je les remercie au passage – je viens de mettre la main sur le premier volume, l’occasion de découvrir enfin un titre qui me faisait de l’oeil depuis quelques temps déjà.
L’histoire est celle de Takahiro Abe, lycéen banal qui suite à un accident accepte de poser pour Rumi Asai, la seule membre du club d’art de l’école. La cotoyant régulièrement en dehors des cours, notre héros finit par développer des sentiments pour notre héroïne. Seulement, celle-ci est une fujoshi.

Petit aparté pour revenir sur ce qu’est une fujoshi. Alors « fujoshi », cela signifie « fille pourrie » ; le terme, à l’origine fortement péjoratif, désigne les fans de yaoi (les manga avec des hommes qui aiment les hommes).
Concrètement, qu’est-ce que cela implique concernant Asai ? Déjà, que sa connaissance des relations amoureuses est totalement théorique, et surtout totalement biaisée. De plus, elle vit à moitié dans son univers et voit du yaoi partout où l’oeil humain ne peut pas le discerner. Mais le pire, c’est qu’elle est persuadé que ce pauvre Abe forme un couple homosexuel avec son ami Shunsuke Chiba, le garçon dont toutes les filles sont folles.

Si je suis un peu déçu que ce manga ait été publié dans un magazine de seinen – puisque la mangaka n’hésite pas à ajouter des éléments parfois un peu cru dans son histoire – j’ai malgré tout adoré ce premier tome, pour la simple et bonne raison que je me suis énormément amusé à sa lecture. Asai est une héroïne forcément atypique du fait de ses passions, et sa proportion à nier la réalité et à voir des tendances homosexuelles de partout apporte une bonne grosse dose de délire à l’ensemble ; et cela ne fait qu’empirer avec l’arrivée du personnage de Matsui, avec lequel elle va tisser une relation effrayante, faite de nombreuses discussions incompréhensibles pour le commun des mortels et très référencées.
En parlant d’effrayant, une partie non négligeable de l’humour de Otaku Girls s’opère lorsque le malheureux Abe se retrouve confronté aux passions étranges de la fille sur laquelle il a jeté son dévolu ; lesquelles passions impliquent chez la jeune fille des réactions tout aussi étranges, du genre : « notre relation serait plus facile si j’étais un garçon ».
Sur cette entame, ce manga fonctionne essentiellement grâce à l’héroïne et le choc des cultures qui survient entre d’un côté des fujoshis et de l’autre des garçons relativement normaux ne disposant déjà pas d’une connaissance approfondie sur les otaku (alors sur les otaku filles n’en parlont même pas). C’est drôle, c’est finalement assez mignon, bref j’achéterai la suite sans faute.

Passons maintenant au second sujet du jour : Epitanime. A la base, j’avais la flemme d’en parler ici, mais comme j’ai déjà disséminé ça et là mes impressions – sur des blogs et des forums – autant se lancer et en faire profiter tout le monde.
Cela fait maintenant 3 ans que je viens à l’Epitanime – auparavant, cela coïncidait avec ma période de révision pour mes examens, donc même si je l’avais voulu mes parents ne m’auraient jamais lâché – et je crois pouvoir dire qu’il s’agit de ma convention préférée, puisque j’y retrouve à la fois l’ambiance conviviale et bon enfant des conventions de province, mais avec plus de moyens, plus d’activités, plus d’exposants, etc… Une convention bien plus humaine et moins commerciale que la Japan Expo, à laquelle je ne suis même pas sûr d’assister cette année alors que j’habite en région parisienne depuis quelques mois.

Evidemment, tout n’est pas parfait – la perfection n’est pas de ce monde.
Premier reproche : les retards. Traditionnels de toute bonne convention qui se respecte, mais chez Epitanime nous atteignons souvent des sommets. Le pire, je crois que c’était le Dimanche matin, où nous avons dû poireauter plus de 30 minutes après l’ouverture officielle, tout ça car un organisateur était absent, et que c’est lui qui s’occupait de la caisse. Il a failli se faire lyncher, ce n’aurait été que justice. Et même avec tout ce retard, le forum n’était évidemment pas prêt ; le staff a été obligé d’organiser une déviation pour accèder au moins jusqu’au stand des blogueurs BD, qui eux étaient prêts – enfin certains, car j’en connais au moins une qui a fait du karaoké jusqu’à tard dans la nuit – et attendaient sagement le client.
Second reproche : New City Game. Soit un vendeur de produit HK. Autant pour Japan Expo, nous sommes habitués ; ils sont du genre à te dire « n’achetez pas de la contrefaçon c’est pas bien », mais restent bien content de recevoir un gros chèque de la part de Konci pour le placer entre Manga Distribution et le stand Kaze. Sauf que de la part d’une convention comme Epitanime, qui d’habitude se montre sévère à ce propos, c’est juste inadmissible, quelles qu’en soient les raisons.
Troisième reproche : les fanzines. Vous vous en souvenez peut-être, mais j’avais tantôt traiter les stands de fanzine de « gueux », tant les responsables de convention semblent s’évertuer à les mettre en retrait comme s’ils voulaient les cacher aux yeux des spectateurs, sous prétexte qu’ils n’ont pas la puissance financière d’un vendeur de contrefaçons chinoises ou d’un éditeur qui dépense plus d’argent en avocats qu’en nouvelles licences. Mais là, c’était quand même vraiment le pompom… Déjà, il faudra m’expliquer si cela vient d’un manque d’inscription, d’une absence de communication, ou d’un espace trop réduit pour accueillir plus de monde, mais ils étaient extrêmement peu nombreux. Et la zone où ils étaient installés paraissait encore plus insalubre que l’année précédente. Je me sentais presque mal pour eux…
Quatrième reproche : je crois que c’est tout. Parce que je râle, je râle – il paraît que je passe mon temps à râler – mais objectivement, je n’ai pas d’autres reproches à faire, du moins pas aux organisateurs et aux membres du staff. Pour les associations, nous verrons plus bas.

L’Epitanime possède plusieurs avantages, autres que ceux déjà cités. Déjà, cela permet de voir plein de monde que nous croisons sur internet, parce que mine de rien et même s’il parait il y a eu moins de monde à cause d’un problème de comm et que la date elle a été avancée d’une semaine alors que certains avaient des exams, il s’agit d’une convention qui attire du monde. Moins que Japan Expo, mais tout de même. Donc j’ai ainsi pu revoir moults individus que je ne croise traditionnellement qu’en convention, mais aussi en voir certains pour la première fois alors que cela fait quelques 5 ans que je les cotoie dans les pires recoins d’internet. Je vous ferai grâce d’une liste complète dans la mesure où ils sont trop nombreux et se reconnaitront, mais j’ai passé d’excellents moments en leur compagnie. Comme d’habitude, en somme.
Pour moi, Epitanime est surtout synonyme de deux choses : karaoké et associations. Le karaoké car j’y passe toujours toute la nuit du Samedi, et associations parce qu’elles organisent plein de jeux, et que là tu es content d’avoir gâché tout ton temps libre depuis 12 ans avec des japoniaiseries parce que cela te permet de gagner des posters et des tomes 4 de séries qui ne t’intéressent pas. Petit retour sur quelques jeux :
¤ Otak’o Choix : Un jeu Tengumi avec un seul défaut : ils donnent des lots aux 3 premiers, mais font choisir le vainqueur en dernier et il repart avec un tome de Ken le Survivant qu’il a déjà ; heureusement une bonne âme qui aime les hommes forts passe par là et veut bien le récupérer car elle ne l’a pas encore lu.
¤ Quizz 100% : Un jeu Bulle-Japon. Arrivé un peu en retard, je me suis contenté de souffler à mon voisin pour les rares cas où ils n’avaient pas la réponse. Malheureusement, il faudrait que l’un de nous deux se décide à voir Victory Gundam.
¤ Le Mur : Un jeu Thalie, mais à la base ce devait être un Traproulette. Pas compris… Organisation un peu foireuse, mais c’est là où j’ai gagné mon Otaku Girls 1 alors ça passe.
¤ Blindzik VF : Un jeu Bulle-Japon. Totalement injouable vu le niveau de difficulté, mais au moins on se sera bien éclaté.
¤ Oldie’s no Quizz : Un jeu Bulle-Japon. La preuve que ça sert de regarder des vieux trucs, même si vieux est une notion toute relative. Ca a été épique, mais stressant ^^’
¤ Otaku’s Adventure : Un jeu Brigade SOS. Leur ancien Jeu de l’Oie, mais avec des règles revues et corrigées afin que cela soit moins ennuyant ; par contre, cela reste un jeu trop long à mon goût, et encore notre équipe de choc a quitté la salle en laissant les perdants continuer sans nous.
¤ Find or Die : Un jeu Tengumi. Bon, concept ultra-classique, avec des participants à moitié morts vu que nous étions Dimanche matin. Cela manquait de passion mais c’était sympa.
Sinon, j’ai trouvé pertinent de laisser un espace dédié aux blogueurs BD à défaut d’avoir de véritables invités – mais je ne crois pas que les visiteurs viennent pour cela – même s’ils n’avaient pas l’air d’attirer les foules. Cela m’a permis de repartir avec de jolis dessins des artistes du Très Cher Blog, alors je suis très content. Et dans un tout autre registre, j’ai bien aimé les quelques VN produits lors du concours organisés par No-Xice (même s’il y en a un incompréhensible en raison de ses private jokes).

Pour finir, il convient de revenir sur l’événement le plus important du week-end : la remise des Sama Awards. En effet, mon talent inné et mes qualités de rédacteur hors-normes m’auront permis de décrocher le prix le plus prestigieux : le Prix de la Participation. Je félicite au passage mes camarades Mackie, Ileca, Vins, et Gen pour leurs prix de consolation.
Je n’étais pas très emballé à l’idée de participer à l’origine, mais il s’agit finalement d’une excellente expérience, ne serait-ce que parce que la cérémonie fût éminament sympathique. Si Pazu accepte de remettre ça l’année prochaine, il peut dores et déjà me compter parmi les concurrents, et cette fois avec un article spécialement dédié. Parce que, pour redevenir sérieux 30 secondes, cela m’a fait vraiment plaisir que mon article se retrouve dans le top 10, alors que je n’en attendais rien vu les raisons qui m’ont poussé à choisir celui-là en particulier. Je tiens à remercier chaleureusement le jury, car ils m’ont fait un magnifique cadeau.

Je suis reparti de l’Epitanime crevé, aphone, mais avec de bons souvenirs et du loot (dont un seul manga acheté et non gagné). Si possible, j’essayerai de revenir l’année prochaine, en espérant que cela ne tombera pas le week-end de la fête des mères, sinon je serai probablement obligé de retourner en province.

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9 commentaires pour Otaku Girls et Impressions en vrac sur Epitanime

  1. Mackie dit :

    <> mais pas du tout. je suis sûr que des fois tu arrêtes. quand tu dors, peut-être, par exemple. bon, c’est vrai en convention tu dors pas.

    <> ah oui alors. d’ailleurs nous sommes au moins 0,2% des participants à l’Epitanime à penser pareil (si on additionne les « tout-à-fait d’acord », les « plutôt d’accord », les « un peu d’accord » et les « sans opinion mais qui ne dit mot consent ».)

    <> mon beau coffret n’est pas un lot de consolation. t’es jaloux, c’est tout. je peux le comprendre.

    😉

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    • Mackie dit :

      ah merde. quand tu mets des , ça efface la citation. bon ben tant pis. c’est un nouveau jeu : à quelles parties de ton article je réponds? le gagnant aura toute l’estime d’un flemmard sans vergogne.

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      • Gemini dit :

        1 >> je râle si je veux et quand je veux

        2 >> l’édition 2012 des Sama Awards si la Terre n’a pas été détruite d’ici là

        3 >> Obiwan Kenobi

        J’ai bon ?

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  2. Mackie dit :

    oui sauf la réponse 3 -> Garcimore, tac et tac-tac. Kamoulox.

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  3. Natth dit :

    Hokuto no Ken 1, c’est pas mal et c’est plutôt bien dessiné. D’ailleurs, je te remercie encore de me l’avoir cédé. Il est d’ailleurs possible que cette édition Asuka motive une de mes amies à renoncer à ses J’ai Lu (sauf que le changement reste cher). Cependant, je pense que j’investirai plutôt dans Ten no Haō Hokuto no Ken Raō Gaiden. J’avais bien aimé l’anime et il paraît que le manga est bien mieux, donc…

    Pour Otaku Girls, je n’avais pas accroché au premier volume. Par contre, j’ai eu l’occasion de lire le 3è que je l’ai trouvé bien plus drôle. Par contre, je ne compte pas investir dans l’ensemble.

    Pour moi, les conventions sont aussi un bon moyen de croiser des gens. Au passage, je dirais que tu n’es pas du tout râleur IRL et même tout à fait sympathique. Pour la JE, je croise pas mal de gens grâce aux stands de fanzines… Mais c’est difficile autrement. A moins de rejoindre les gfens au kara ou à une autre activité, je trouve que c’est très difficile de croiser quelqu’un à la JE, contrairement à l’Epitanime. Mais ce n’est pas la même taille ou la même densité de public.

    Au sujet des conventions, le site d’Event Yaoi sur Lyon le 1er et 2 octobre : http://event-yaoi.fr/

    Je n’ai pas souffert du retard, vu que j’avais à peine ouvert un oeil et activé deux neurones lorsque le staff nous a demandé de ne pas quitter l’amphi tout de suite. Mais la situation n’était évidemment pas la même à l’extérieur. Mais je regrette aussi le nombre de plus en plus restreint de fanzines. Quand je me souviens de la 1ère édition à laquelle j’ai assisté (2004), la différence est triste. Niveau fanzines, je préfère largement JE à Epitanime aujourd’hui, tant pour le nombre que pour les rencontres (l’un allant logiquement avec l’autre).

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  5. Sedeto dit :

    Pour les fanzines apparemment, il y a eu encore moins d’inscriptions que les années précédentes parce que… Personne n’a envie de venir.
    En effet, déjà que le côté « garage » fait qu’y passer un week-end n’est pas forcément agréable, il semblerait que l’emplacement un peu planqué n’invite pas grand monde à aller voir ce que font les gens bizarre du fond. Du coup, rentabiliser Epitanime pour un fanzine n’est vraiment pas gagné d’avance.
    C’est sûr que s’ils continuent dans cette lancée, le coin fanzine va limite disparaître… Des figures importantes comme No-Xice et Meluzine semblent ne plus vouloir y aller déjà.

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    • Gemini dit :

      Dans ce cas, c’est extrêmement mauvais signe pour l’année prochaine. Ceux qui leur avaient fait confiance cette année – apparemment, Epitanime avait démarché des fanzines lors d’autres conventions – auront probablement du mal à renouveler l’expérience l’année prochaine.

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