Mission Défilé à Paris ! Et en Vélib…

En ce Mercredi pluvieux, j’avais rendez-vous avec Tetho et Neokenji pour assister à la projection du film Heartcatch Precure : Mission Défilé à Paris. Et dans la langue de Molière, s’il vous plait. Avant de rentrer, un de mes camarades sème un doute terrible en moi, par une simple phrase : « je me demande s’ils ont changé les noms des personnages ? » Le cauchemar peut alors commencer !

Voilà 7 ans que la licence Pretty Cure existe, sans qu’aucun de ses représentants n’ait atteint le sol français. A l’occasion de la sortie d’un film prenant comme décor Paris, Toei Animation a décidé de mettre en avant son dernier titre en date : Heartcatch Precure. Au programme : projection du long-métrage en présence d’un public test, de distributeurs, et de journalistes ou assimilés, avec une version française réalisée spécialement pour l’événement. Le tout accompagné d’activités diverses et variées à destination du jeune public invité.
Toei Animation avait vraiment fait les choses en grand : l’événement se déroulait à deux pas des Champs-Elysées, à l’Elysées-Biarritz, et un tapis rouge rose Tsubomi était de sortie pour accueillir les spectateurs. A notre arrivée, nous avons reçu les documents pour la presse, mais hélas! pas de miracle light ; le studio en avait effectivement prévu, mais uniquement pour les enfants (ce n’est pas faute d’avoir essayé d’en grappiller un). Première légère déconvenue.

Nous nous posons dans la mezzanine, en attendant le début des hostilités. Avec un peu de retard, l’après-midi commence par un défilé de jeunes filles, habillées par une marque de vêtements qui en profite pour faire sa promotion. C’était mignon quoiqu’un peu superflu, mais cela a apparemment beaucoup plu aux professionnels nippons venus spécialement pour l’occasion. A la fin du défilé se produit le premier petit miracle : les Japonais avaient pensé à amener avec eux leur meilleur produit promotionnel. Les KIGURUMI !!!!! Rien qu’avec ça, cet événement était dores et déjà une réussite.

Les pauvres filles à l’intérieur des costumes semblaient ne pas trop savoir ce qu’elles faisaient dans cette galère… Cela ne s’est pas arrangé lorsqu’un enregistrement a commencé à expliquer aux spectateurs l’utilité des miracle light, sous le regard totalement hilare des employées françaises de la Toei, et de vos 3 serviteurs.
Là, nous touchons du doigt un léger problème : j’ai appris qu’il était très difficile de se concentrer sur un film lorsqu’on se marre pendant 30 minutes. Il faut dire que la situation s’y prêtait : après les kigurumis, nous avons dû affronter coup-à-coup le générique français, le doublage, et les noms français des personnages ! Ben oui, nous n’y avons pas coupé. Pour des habitués du doublage japonais, cela fait forcément un choc. Le pire, c’est que leurs devises et les noms de leurs attaques sont au moins aussi ridicules en japonais, mais bizarrement, cela passe mieux en version originale…
Toi aussi, joue avec Heartcatch Precure, et associe les noms français des personnages avec ceux d’origines : Flora, Erika, Hana, Julia, Marika, Bibi, et Zip. Je comprends bien la nécessité d’adapter la série pour les jeunes Français, mais cela fait bien rire quand même. Seul bémol notable : d’après une responsable, ces noms vont rester tels quels si la version TV doit un jour être diffusée… Flora va avoir du mal à prendre Hana pour un garçon, vu son prénom quand même très féminin.

Mais revenons-en au film en lui-même. Un peu de sérieux, que diantre ! Première constatation : cet anime se déroule à Paris parce que les animateurs et les décorateurs de Heartcatch voulaient prendre des vacances en France. J’en suis certain. Vu le niveau de détails, ils sont forcément venu faire des repérages sur place, et en auront profité pour jouer les touristes. Le métro est bien une copie conforme de celui de certaines lignes, les rues sont parfaitement ressemblantes (même si parfois un peu idéalisées), et les créateurs ont même poussé le vice jusqu’à affubler leurs personnages de Vélib’ identiques aux originaux. Autre raison de s’amuser, inutile de bouder son plaisir. Néanmoins, manquent tout de même la saleté et la foule.
Passées ces considérations, j’ai trouvé cet anime réussi. Parce que les Cures sont bien mises en valeur, avec de la bonne action qui va bien, et car le nouveau méchant possède à la fois un charme notable et une véritable recherche quant à ses origines et ses motivations. D’ailleurs, le méchant en question – Baron Salamander – est clairement le personnage le mieux doublé du film (là où les héroïnes se faisaient une spécialité de nous vriller les tympans à chaque phrase), avec une voix collant à sa personnalité à la perfection. L’autre point que ne pourront qu’apprécier les amateurs de Heartcatch, c’est une nouvelle mention autour de la mythologie Precure (une des trouvailles de la série) et surtout de la toute première combattante : Cure Ange, la Precure française ! Ah, et j’ai bien aimé l’intervention de Zip, notamment lors du défilé de mode ^_^
Par contre, les passionnés de vieux monuments risquent de faire un arrêt cardiaque, mais je n’en dirai pas plus.

Clairement, ce film s’adressait à des spectateurs qui connaissaient déjà la série TV, mais le jeune public a apparemment apprécié cette projection. Il a aussi beaucoup aimé les miracle light, et peut-être encore plus les Kigurumi, véritable source de curiosité.
Après la séance, rendez-vous dans l’immense salle en sous-sol pour un grand gouter, lors duquel les pauvres filles costumées ont été largement sollicitées par les enfants et les photographes. Tandis que Suzuka et Alex Pilot réalisaient un reportage pour Nolife, et en attendant de pouvoir rencontrer le responsable de chez Toei Animation avec qui nous avions rendez-vous pour un court entretien, mes camarades et moi-même sacrifions à une grande tradition journalistique : l’attaque sauvage de buffet ! Il y avait largement de quoi manger. Après environ une heure de discussion, d’observation de kigurumi, et dans une moindre mesure de goinfrage, nous rencontrons enfin le responsable de Toei Europe, avec qui nous parlons du plan de sa société pour la licence Pretty Cure, ainsi que pour Sailor Moon (compte-rendu à venir sur mata-web). Avant de prendre congés, nous recevons chacun un sac contenant une affiche du film, un dessin de Blossom à colorier, un sachet de Bandz Heartcatch, des post-it en forme de cœur, et un baume à lèvre lui-aussi Heartcatch.
Au final, je peux vraiment dire avoir passé une excellente après-midi, grâce à Toei Animation et aux Precures. La firme japonaise semble bien décidé à mettre le paquet pour montrer sa série aux jeunes français, et je ne peux que saluer l’initiative, d’autant plus qu’il s’agit d’un anime que j’ai beaucoup apprécié.

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16 commentaires pour Mission Défilé à Paris ! Et en Vélib…

  1. neokenji dit :

    « Flora va avoir du mal à prendre Hana pour un garçon, vu son prénom quand même très féminin » Y a juste à appeler Philippe Ogouz ou Maurice Sarfati comme consultants pour le doublage, ils trouveront bien un moyen pour contourner ce problème :p

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  2. Exelen dit :

    Merci de m’avoir donnée mon premier gros fou rire de l’année en écoutant le générique français de Heartcatch Precure, avec une prononciation de « Precure » très francisée. D’un autre côté je n’arrive pas bien à entendre si la chanteuse dit « Precure » avec un long espace entre « Pre » et « Cure », ou si elle dit « Pretty Cure ». ^^;
    Finalement il y avait beaucoup d’enfants ou plus d’adultes ? Et ça donne quoi le nom des attaques en VF ?

    En tout cas merci beaucoup pour ce compte-rendu ! 🙂

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  3. Gemini dit :

    Les « professionnels » étaient sur la mezzanine, avec essentiellement des adultes ; mais ils avaient fait venir beaucoup d’enfants pour servir de public – la plupart semblaient sortir tout droit du XVIème arrondissement, c’était étrange – donc finalement, ce devait être 50/50, voire même un léger avantage du côté gamin.
    Si les otakus avaient été acceptés, les proportions auraient été différentes. Mais le patron de Toei Europe ne semble pas trop les apprécier : il a blêmi en entendant ce mot, et nous a expliqué qu’il ne voyait pas du tout l’intérêt des séances interdites au moins de 18 ans qui ont eu lieu au Japon, et qui selon lui n’ont de toute façon attiré personne (ben tiens).

    Concernant les attaques, essentiellement, c’était de la traduction mot-à-mot, avec parfois les termes musicaux laissés tels quels. Mais certaines prononciations étaient difficilement compréhensibles… Le plus drôle reste bien entendu « voici ta graine, Precure ! »

    Pour ceux qui veulent encore se marrer d’avantage, j’essaye de préparer un petit quelque chose pour cet après-midi.

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  4. Ichikyo dit :

    Merci pour le compte-rendu Gemini 🙂

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  5. Ping : Beyond the Time

  6. Cissou dit :

    Cool ce compte rendu, bon encore ils ont traduit fidèlement le nom des attaques ^^, sinon pour Sailor Moon il a dit quoi le responsable de Toei Europe ?

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  7. KN-XIII dit :

    Bonjour, et merci pour ce compte-rendu.
    J’ai apprécié la lecture et c’est dommage que j’ai raté un tel évènement (Quoique, avoir vu la série intégrale, 6 mois après la diffusion au cinéma, c’était inévitable…).
    Je vois déjà que dans les extraits audio (donc la trad pour « Precure! Open My Heart! » c’est « Pretty Cure! Ouvre Grand Mon Coeur! » ?), on peut entendre les VF pour Blossom et Marine donc, à voir vos témoignages, on peut espéré un bon VF.
    J’aurai plein de question concernant la traduction en VF comme la présentation de chaque Precure ou encore quels genres de nom ils ont donnés aux attaques?
    Et qu’en est-il du générique de fin? La mélodie est-il le même que « Tomorrow Song ~Ashita no Uta~ » ?
    Merci

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    • Gemini dit :

      Toei Europe a voulu traduire le film comme si la série devait être ensuite diffusée en France, c’est-à-dire avec des noms français destinés à être ré-utilisés par la diffusion. Tous les changements apportés par rapport à la VO ainsi que les choix des comédiens de doublage devaient être définitifs ; pour les noms, certains ressemblent vaguement aux originaux d’autres pas du tout – ce qui pose d’ailleurs le problème de Itsuki, dont le nom français n’est absolument pas unisexe et ne trompera personne – et pour les attaques et les musiques, nous avons eu une traduction mot-à-mot.
      Il me semble que je le précise dans l’article, mais le but de Toei Europe était d’essayer d’enfin introduire la licence Precure en France en tirant parti du film, dans la mesure où il se déroule à Paris. Cela s’est traduit par cette projection test réunissant un panel de spectateurs des cases jeunesses, et des diffuseurs (ainsi que des journalistes) ; afin de montrer aux diffuseurs que le concept fonctionne auprès du public en question, et qu’ils auraient tout intérêt à en acquérir les droits TV. Mais depuis, pas de nouvelle concernant une diffusion à la rentrée, ni sur une éventuelle édition du film dans notre pays.

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      • KN-XIII dit :

        Merci pour ces renseignements. J’espère qu’on verra la licence un jour en France (et avec la VO s’il vous plait). C’est surprenant qu’ils ont décidé de changer les noms alors que sur le trailer (ainsi que le synopsis) diffusé sur le site de Toei Europe, ils ont laissé les noms originaux.

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      • Gemini dit :

        Quand bien même cela sortirait en France en DVD, tu peux oublier la VO. Les responsables de Toei Europe l’ont bien dit : c’est une série pour les enfants et uniquement les enfants ; alors rajouter la piste VO et les sous-titres, ce serait une perte de temps et d’argent.

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  8. Gemini dit :

    Vite fait, je vais t’expliquer pourquoi il est peu probable d’avoir une VO, en prenant pour exemple Dybex, 4Kids Entertainment, et M6.

    1) Les droits
    Les studios japonais octroient et gèrent plusieurs types de droits : les droits d’exploitation pour la TV, les droits d’édition pour les DVD/BRD, et j’ignore comment cela fonctionne pour internet. Les sociétés étrangères peuvent n’acheter qu’un type de droits, du moins en règle générale.

    2) Les sociétés
    ¤ Dybex est éditeur mais pas diffuseur. Il va donc gérer essentiellement des droits d’édition, mais aussi parfois s’occuper de droits de diffusion pour des diffuseurs comme Canal+ ou Direct Star.
    ¤ 4Kids Entertainment n’est ni éditeur ni diffuseur, mais achète des droits d’exploitation à l’international qu’il revend à d’autres sociétés, essentiellement des diffuseurs.
    ¤ M6 est avant tout un diffuseur et acquiert avant tout des droits de diffusion, mais il dispose aussi d’un secteur édition.
    J’ignore si une société qui achète une catégorie de droits devient prioritaire sur les autres catégories, mais je suppose que c’est le cas.

    3) Les politiques
    ¤ Dybex cible les adolescents/adultes consommateurs de DVD, et va donc acquérir des titres en fonction de leur potentiel commercial. Une diffusion représente un bonus en terme de publicité, mais cela implique généralement d’investir dans un doublage français, activité couteuse souvent jugée non rentable par les éditeurs spécialisés comme Dybex.
    ¤ 4Kids Entertainment va servir d’intermédiaire entre les chaines de télévision et les studios japonais, en se concentrant sur des produits jeunesses pour des cases de diffusion correspondantes. Néanmoins, comme le contenu des animes pourrait « surprendre » le spectateur occidental, la société va créer une « version internationale » de l’œuvre qui passe par une modification des noms (qui gagnent alors une consonance américaine) et souvent un nouveau montage.
    ¤ M6 ne va s’intéresser qu’à des titres jeunesses, avec souvent une simple modification des noms lors du doublage

    4) Les DVD
    ¤ Dybex : Cela représente l’essentiel de l’activité de la société. Les DVD sont en VO, avec une VF si celle-ci existe.
    ¤ 4Kids Entertainment : Ils vendent des droits d’édition à des éditeurs tiers, mais ceux-ci vont viser essentiellement le (jeune) public qui regarde la série à la télévision, donc il sera obligé d’employer la VF « internationalisée » par la société. Ensuite, j’ignore si celle-ci refuse de fournir la VO, mais il faut bien voir qu’elle ne correspond plus nécessairement à l’ordre des scènes à cause des modifications du montage (qui peut inclure de la censure) ; il faudrait rajouter une piste vidéo spécifiquement pour la VO, ce qui implique un travail et un cout supplémentaire. Sachant que la cible principale de ces DVD ne s’intéressera qu’à la VF, pourquoi se casser la tête à mettre une VO ?
    ¤ M6 : La diffusion étant sa principale préoccupation, il faut vraiment qu’un titre possède un fort potentiel commercial pour espérer une sortie en DVD. Ensuite, comme la cible est avant tout les enfants, pourquoi se soucier d’une VO ?
    Pour ne rien arranger, les séries récentes destinées à la jeunesse sont bien souvent maltraitées par des éditeurs dont il ne s’agit pas de la spécialité, avec comme résultat des DVD épars ou des titres qui ne sortiront jamais en entier ; Ankama, avec ses coffrets Wakfu, fait presque figure d’exception.

    Pour résumer, pour avoir des DVD disposant d’une VO en France, il faut :
    1) qu’une société acquiert les droits d’exploitation ;
    2) que la série soit diffusée à la télévision (droits de diffusion), car les éditeurs spécialisées ne s’intéressent presque pas aux séries jeunesse non nostalgiques ;
    3) que la société en question ne soit pas 4Kids Entertainment ou Saban, car ils font des versions internationales ;
    4) que la série soit jugée suffisamment rentable pour connaitre une parution en DVD (droits d’édition) ;
    5) que l’éditeur estime que la VO peut constituer un argument commercial.
    Bref, à moins d’un miracle…

    Si tu veux des exemples concrets :
    ¤ Dybex : il n’y a pas de série jeunesse.
    ¤ 4Kids Entertainment : ils gèrent Pokemon et Yu-Gi-Oh, bonne chance pour trouver les coffrets DVD VO/VF dans le commerce.
    ¤ M6 : ils ont licencié Nadja Applefields, mais n’ont jamais sorti la série en DVD (par contre un éditeur canadien oui).

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    • KN-XIII dit :

      Merci encore pour toutes ces info. Je m’en doutais à l’avance qu’il y aura pas de VO, c’était le même cas pour Sonic X où on réclamé la VO mais les éditeurs ont dit que c’était un anime uniquement pour les enfants et qu’ils se contentaient seulement de la VF.
      Après, ça doit être différent aux USA car ils ont la toute première saison qui était Futari wa Precure et qui, dans la VA, avait changé de nom également, je ne sais pas jusqu’à quel point mais maintenant ils proposent de visionné le VOSTA sur Internet, ce qui est une bonne chose (mais exclusivement pour les américains. Tout ceux en dehors du pays ne peuvent les visionné).
      C’est pour ça que j’avais pensé à un peu à une VO pour chez nous aussi mais j’en suis bien conscient que c’est peine perdu. Au moins, j’aurai rêver un peu.

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  9. Kilari62510 dit :

    Coucou j’aimerais bien savoir si tu as des vidéo du film en vf ? sil te plait et aussi si tu aurais les parole en vf du générique encore merci ^^

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  10. SeeU-Hikari dit :

    O: j’ai rater des kigurumi comme moi a Paris !! (( non les pyjamas)) …
    bwaaa jsuis vert !!

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    • Gemini dit :

      Les costumes n’avaient pas très bien voyagé depuis le Japon, ils étaient légèrement moins beaux que ceux que nous pouvons voir sur les photos des événements officiels au Japon. Mais ça faisait plaisir quand même.

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