Bonjour, vous êtes bien chez le cerveau de Gemini. Je suis actuellement absent, mais vous pouvez me laisser un message après le bip.
SERVICE : Ne va pas croire que j’ai fait ce message spécialement pour toi.
*bip*
Avant de venir au fond de l’article (si fond il y a), une courte aparté concernant les lecteurs français de manga. J’ai une grande nouvelle : nous sommes hors du coup !
L’autre jour, je devisais avec mon libraire. La routine. Là, il me parle de son nouvel article (pour sa page facebook), consacré aux bonnes surprises de l’année. Par « bonnes surprises », il s’agit des manga débutés dans l’année, et qui accusent des ventes notables dans sa boutique alors qu’ils n’étaient pas spécialement attendus ; ce, sans émettre le moindre jugement de valeur sur la qualité de ces titres. Ne possédant pas de compte facebook, je lui demande s’il peut me montrer la liste des séries sélectionnées. Il s’est avéré que je n’avais lu aucun de ceux-là, et que – hormis Broken Blade – je n’en avais pour ainsi dire même pas attendu parler.
Même si je m’en doutais un peu, cela m’a servi de prise de conscience : je ne suis absolument plus en phase avec la majorité du lectorat. Et pas que moi : les blogueurs, la plupart des membres des forums que je fréquente,… A quelques rares exceptions près (Pluto et Bakuman en tête), les nouveautés plébiscitées par les consommateurs nous sont copieusement passé sous le nez !
Pendant ce temps, le manga dont il aura été le plus question cette année sur la blogosphère ne sortira jamais en France.
Pour autant, cela ne veut pas dire que je navigue totalement à contre-courant et que je ne me délecte que des manga de plus de 30 ans et des œuvres de Jiro Taniguchi. Faut pas déconner. Parce que quand il s’agit de me farcir du shônen à rallonge, croyez-moi, je ne suis certainement pas le dernier. Je regarde ma collection, et que vois-je ? City Hunter, Negima, Shaman King, Naruto, Hunter x Hunter, Yu-Gi-Oh, Eye Shield 21, Saint Seiya (et ses séquelles), Bleach, Hoshin, Hokuto no Ken, Prince du Tennis, Dragon Ball, Hikaru no Go, Captain Tsubasa, Dr Slump, Full Metal Alchemist, et j’en passe (je n’ose calculer le nombre total de tomes). Cela fait des années que ça dure, donc je ne pense pas que la plongée dans l’élitisme angoulémisant sera pour tout de suite (même si Naruto et Détective Conan font partie de la sélection jeunesse du prochain Festival de la BD). Certes, le dernier titre abordé sur ce blog a 20 ans (et quelques) de plus que moi… Mais l’un n’empêche pas l’autre.
Ceci me fournit une excellente transition pour passer au sujet principal de cet article. Je ne l’ai même pas fait exprès, je suis trop fort.
Je suppose que tout le monde a vécu cela. Du moins ceux qui ont commencé à lire régulièrement des manga alors qu’ils étaient à l’école ou même à l’université. Devant la foule de séries nouvelles et alléchantes, il est parfois bien difficile de faire un choix. Et même si tel ou tel titre nous a été fortement conseillé, ou que les critiques à son sujet en font l’éloge (pour ceux qui ont recours à internet), des contraintes budgétaires peuvent nous obliger à passer notre chemin. Nous nous disons alors que – un jour, lorsque nous aurons les moyens – nous pourrons revenir sur ces manga injustement sacrifiés lors de notre dur apprentissage de chevalier lecteur, et qu’il nous faudra juste prendre notre mal en patience. Puis, le temps passe. Une nouveauté en chasse une autre, et même si nous gardons dans un coin de notre esprit ces œuvres qui nous tentaient jadis, il en existe toujours une autre qui vient immobiliser notre budget serré à leur place. Parfois, le nombre de volume atteint de tels sommets qu’il suffit à dissuader le lecteur qui pourtant en rêvait depuis des années. Parfois, la série devient une pièce rare, et notre lecteur ne peut que maudire son destin.
Des manga célèbres mais que je n’ai jamais eu l’occasion de lire, il en existe beaucoup. Citons, parmi tant d’autres, Great Teacher Onizuka, One Piece (je n’ai que les 4 premiers volumes), Kimagure Orange Road, Nana, Gunnm, Hana Yori Dango, Tensai Family Company, Mobile Suit Gundam The Origin, Banana Fish, vous saisissez le concept. Tiens, pour vous donner un exemple concret, cela ne fait que deux mois que j’ai lu Akira.
Tout cela pour dire que, hier, il m’a pris l’envie subite (et ce alors que j’ai encore des séries à compléter), de commencer deux titres dont je me doutais qu’ils allaient accaparer mon temps et mon porte-feuille. Je prends le premier volume de ces deux séries, je rentre tranquillement chez moi… Et peu de temps après, je retourne dans ma librairie habituelle (qui pourtant ne se trouve pas la porte à côté) pour acquérir la suite… Je viens de tomber dans le piège ! Heureusement qu’il manquait certains volumes, sinon, je risquais de me ruiner.
Ces manga s’appellent Slam Dunk et Yuyu Hakusho. Car même si je participe à un blog spécialisé dans les shôjo, le second paragraphe aura pu montrer à ceux qui en doutaient que je suis friand de bons gros shônen, du genre où il suffit de débrancher son cerveau pour qu’une frénésie de lecture nous empare, nous poussant à enchaîner les volumes à grande vitesse.
Dans le cas présent et compte-tenu des rayonnages de ma librairie, j’ai dû me contenter des deux premiers Slam Dunk (sur 31) et des 6 premiers Yuyu Hakusho (sur 19). Mais franchement, qu’est-ce que ça fait du bien. Typiquement le genre de séries qui m’ont poussé dans le manga à l’origine : des titres efficaces, sans prises de tête, et parfaitement prenants, avec des affrontements, de l’humour, et de bons personnages. Du bonheur, quoi.
Alors, pour les deux du fond qui ne suivraient pas : quelques explications.
Slam Dunk est le premier grand succès (en tant que mangaka) de Takehiko Inoue. Un manga sur le basket, avec comme héros Hanamichi Sakuragi, voyou débile mais au grand cœur qui, pour les beaux yeux d’une fille, s’inscrit dans le club de son lycée sans rien savoir sur ce sport. Évidemment – car sinon, l’histoire s’arrêterait là – il va se montrer anormalement doué, malgré une certaine désinvolture (du moins là où j’en suis) et surtout une stupidité maladive. Pour l’instant, ce manga joue plus sur l’humour (Gorilla Dunk !) et la personnalité de son héros, mais cela devrait vite virer au shônen sportif, même si je suppose que Sakuragi ne deviendra jamais intelligent. Bon, je peux difficilement me faire une idée d’ensemble en seulement deux tomes ; mais vu le plaisir que j’ai pris à les parcourir, nul doute que je devrais apprécier la suite. Et puis, franchement, c’est mon premier manga de Takehiko Inoue, mais je trouve qu’il dessine super bien.
Yuyu Hakusho, quant à lui, est le fruit de Yoshihiro Togashi, actuellement auteur de Hunter x Hunter (*soupir*). Ce manga m’a plus surpris que Slam Dunk ; bon, il faut aussi dire qu’entre un titre connu pour parler basketball, et un autre dont j’ignorais l’histoire de base, tout de suite, il n’y a pas photo… Mais tout de même ! La surprise vient aussi d’un dessin qui m’a rappelé que ce mangaka savait dessiner – je veux dire, par rapport au dernier tome de la série susnommée, c’est quand même le jour et la nuit – ainsi que d’une influence de Akira Toriyama très nettement palpable. L’histoire est celle de Yusuke, qui meurt « par erreur » mais ne peut aller au Paradis faute de place prévue ; aussi devient-il une âme en attente de résurrection, et un agent au service de Koenma. Enfin, cela ne vaut qu’un temps, puisqu’un aspect baston prend de plus en plus d’importance au fil des volumes, sachant que (là où j’en suis), ils viennent de commencer l’inévitable tournoi. Ce qui tombe bien, vu que j’adore les tournois. A ce stade, il s’agit d’une excellente pioche ; je ne pensais pas aimer à ce point, cela m’a rappelé les meilleurs moments de Hunter x Hunter. Je retrouve dans cette série les qualités les plus basiques du shônen, donc cela ne peut que fonctionner.
Moralité : nous n’avons pas encore trouvé plus plaisant et prenant que le bon vieux shônen des familles. Cela fait un bien énorme de débrancher son cerveau et de tout simplement apprécier ce qui se trouve sur le papier, même si c’est débile ou inutilement bourrin.
Alors faîtes comme moi : débranchez vos cerveau ! Et mangez du shônen.
et tu files même pas la liste des nouveautés plébiscitées par les consommateurs pfff.
mais laisse moi deviner ces ‘nouveautés’ : Bakuman, Black Butler, Pandora Heart, Pluto, Vinland Saga ?
je te rassure, la majorité de la blogosphere n’a pas lu non plus ces best sellers.
et tu peux virer Tensai Family Company de cette liste, ce n’est pas un manga si celebre que cela.
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Sélection purement objective selon les ventes et les attentes du public (ce qui exclu Pluto). En direct de chez mon libraire.
SHONEN :
¤ Blue Exorcist
¤ Broken Blade
¤ Deadman Wonderland
¤ Angel Voice
SHOJO :
¤ Mad Love Chase
¤ Puzzle
¤ Alice au Royaume de Coeur
SEINEN :
¤ Syndrome 1866
¤ Le Coffre aux Esprits
¤ Wolf Guy
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Complètement à coté de la plaque des nouveautés moi aussi. J’ai envie de croire que c’est une histoire de génération, que les trucs en top des ventes sont ceux achetés par le jeune public, un truc du genre.
D’ailleurs je suis un peu déçue, je croyais lire un article sur ça puis t’a fait la pub de shonen. Bon ben dans la foulée, va lire GTO parce que ce manga butte tout, vraiment. Et qu’on éclate de rire à voix haute en le lisant.
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Je ne cherche pas à connaître les raisons de cette différence, et le côté « conflit de génération » ne m’intéresse pas.
Ce qu’il ne faut pas non plus oublier, c’est que cette liste provient d’une librairie manga, et que le résultat serait probablement différent si nous la comparons avec les ventes d’enseignes plus généralistes genre FNAC.
Une des explications provient peut-être de la publicité et de la mise en avant de ces titres par les éditeurs. A la différence des lecteurs dans le circuit depuis plusieurs années, totalement blasés, les nouveaux sont probablement encore sensibles à ce genre de chose.
Je sais que des titres comme Deadman Wonderland et Puzzle ont été fortement poussés par leurs éditeurs respectifs, ceci explique donc probablement cela.
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Si tu aimes les dessins d’Inoue après avoir lu les 2 premiers tomes de Slam Dunk, tu risques d’être agréablement surpris par la suite, la qualité étant en constante amélioration au fil des tomes. :p
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Livre Hebdo fournit régulièrement les 15 meilleures ventes manga des deux derniers mois en France, que tu peux retrouver facilement sur Manga-News. Naruto, One Piece, Fairy tail, Bleach, FMA, Soul Eater, Blazer Drive, Saint Seiya (toutes séries), Hunter X Hunter, Bakuman, Monster Hunter Orage, Monster Soul, Eye Shield 21, D.Gray-man, Air Gear, Zelda, Tales of Symphonia, Doubt, Détective Conan, Negima, Pandora Hearts, Black Butler pour le shônen, Vampire Knight, Bloody Kiss, Switch Girl, Twinkle Stars, Shugo Chara ! pour le shôjo, Pluto, Les Années Douces (Taniguchi), Les Gouttes de Dieu, TRC, XXX Holic pour le seinen et Dreamland pour le manfra se sont retrouvés dans le classement cette année.
Taniguchi et Les Gouttes de Dieu peuvent surprendre, mais je crois qu’ils touchent justement un public peu friand de manga habituellement, ce qui ne les empêchent pas de séduire aussi des fans de manga. De même, je suis d’accord pour l’importance de l’éditeur dans le fait de pousser un titre, bon (Switch Girl) comme mauvais (Bloody Kiss ^^ »). L’importance de l’auteur est aussi évidente. Il n’y a qu’à voir tous les Mashima ou l’apparition de Pluto (Tezuka/Urasawa).
Finalement, je pense que tout le monde lit du shônen, du/de la gamin(e) de 10 ans à l’adulte, y compris la blogosphère (mais si, faut pas avoir honte ^^). Seulement, c’est tellement évident qu’on ne voit peut-être pas l’intérêt d’en parler. Le shônen, tout le monde connaît de toute façon. Et l’image du Narutard gêne sans doute certains, qui ne veulent pas être assimilés à « ça ». Bref, je ne lâche que quelques suppositions sur le fait qu’on en parle peu (quoi qu’on en parle beaucoup sur une partie des forums que je fréquente). Peut-être la prédominance de l’anime joue-t-elle aussi un rôle dans certains coins du net.
Sinon, j’avais bien aimé Yuyu Hakusho, mais je n’ai suivi que l’anime (sur Mangas). Slam Dunk ne m’attire pas : je préfère Vagabond du même auteur. Sinon, Mad Love Chase, c’est très bien et très drôle ! Du moins je l’ai trouvé très bien et très drôle, dans la même veine que Tarô Yamada.
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