Pour le top 10 de la Big Week, je reste fidèle à mes thèmes de prédilection. J’ai déjà fait un billet sur les TG manga, cette fois je me focaliserai sur les traps.
Avant toute chose, il convient d’expliquer ce qu’est un trap.
Pour moi, il s’agit d’un homme habillé en femme, mais tellement crédible sous cette apparence que toute personne qui ne serait pas au courant, se laisserait piéger. D’où le titre de «trap», qui signifie «piège». Mais attention : le passage d’homme à femme ne doit se faire que par un jeu vestimentaire, aidé au mieux par des accessoires et du maquillage ; pas de magie, pas d’opération ou quoi que ce soit ne doit intervenir.
Le trap se démarque du travestissement simple parce qu’il est nécessairement réussi ; si nous apercevons par exemple Ryo Saeba (City Hunter) grimé en femme, nous ne pouvons pas nous laisser piéger car sa carrure indique clairement que nous avons affaire à un homme. Or, si nous ne nous y laissons pas prendre, il n’y a – par définition – pas de piège, et donc pas de «trap».
Comme pour le travestissement classique, il existe plusieurs catégorisations possibles pour les traps : voulu/forcé et comique/sérieux étant les principales affiliations ; la différence avec le travestissement, là encore, c’est qu’un trap forcé est dans 99% des cas un trap comique. En effet, un homme qui veut se travestir pour se sentir mieux dans sa peau – appartenant ainsi à la catégorie des «voulus» – peut très bien ne pas être crédible deux secondes dans cet accoutrement, et devenir un personnage comique. Mais le trap, lui, est par définition crédible, et ne deviendra un ressort humoristique que dans le cas où il sera grimé contre son gré (et encore plus sûrement s’il ne supporte pas d’être confondu avec une fille en temps normal), ou s’il lui arrive de se comporter trop ouvertement en garçon ; ce-dernier cas restant excessivement rare, car le trap «voulu» devient une femme justement car, à la base, il aurait souhaité en être une, mais tout reste possible.
Le trap de qualité, c’est celui dont nous ne pouvons deviner le véritable sexe par sa simple apparence. Néanmoins, certains sont plus crédibles que d’autres, d’où ce petit tour d’horizon.
Pour les besoins de ce top 10 et compte-tenu du grand nombre de titres impliquant des traps, je me limiterais à des titres relativement connus.
10/ Charles Geneviève d’Eon de Beaumont (Le Chevalier d’Eon)
J’ai beaucoup hésité avant de mettre ce personnage dans ce top ; en effet, il porte une double casquette : il se transforme en femme lorsqu’il est possédé par l’esprit de sa sœur, mais il lui arrive aussi de s’habiller avec les vêtements de cette même sœur alors qu’il reste un homme. Le personnage lui-même est historiquement connu pour cette habitude à assumer tantôt des rôles masculins, tantôt des rôles féminins, même si dans l’anime, son travestissement chronique s’explique pour d’autres raisons que l’espionnage.
S’il n’est que 10ème de ce classement, c’est car je l’ai trouvé moins féminin travesti que possédé.
9/ Nadeshiko Fujisaki (Shugo Chara)
Ne vous laissez pas berner par son grâce et son charme, Nadeshiko s’appelle en réalité Nagihiko, et malgré son rôle de “reine” du conseil des élèves, c’est bien un homme.
Son apparence s’explique par une tradition familiale liée à une forme de théâtre où les hommes interprètent des femmes ; dans le but de devenir oyama, Nagihiko s’entraîne et fait croire à ses condisciples qu’il s’appelle Nadeshiko, s’habille avec l’uniforme féminin, soigne une apparence féminine, et se comporte en fonction.
La preuve que c’est un trap réussi : nous n’apprenons son véritable identité que tard dans la série, et rien ne permettait de douter de son sexe (malgré un excès de maniérisme).
8/ Noeru Minamino (Mint na Bokura)
Noeru représente une catégorie particulière de trap : celle des faux jumeaux de sexe opposé. Un garçon et une fille naturellement liés, et qui profitent plus ou moins volontiers de leur ressemblance pour se faire passer l’un pour l’autre, ou tout simplement pour de vrais jumeaux ou de vraies jumelles. Johann et Nina de Monster appartiennent à cette même catégorie.
Noeru fait parti de ces personnages qui ne se travestissent pas par envie, mais par nécessité ; d’autant plus que lui déteste être pris pour une fille. S’il le fait, c’est pour pouvoir suivre sa sœur dans sa nouvelle école. Et ce sera un trap tellement réussi que quiconque ne le verra pas torse-nu, ou avouant publiquement son véritablement sexe, tombera dans le piège malgré ses manières très masculines.
Comme le numéro 9 de ce classement, Noeru possède un avantage de taille : son jeune âge ; il n’a pas à se soucier des problèmes des travestis adultes, comme la barbe ou la voix, le rendant plus facilement crédible (même si cela ne durera pas).
7/ Les Princesses (Princess Princess)
Évidemment, pour eux, c’est un peu de la triche puisqu’ils sont choisis spécifiquement pour leur côté androgyne.
Une école de garçons dispose en effet d’un système qui permet d’apporter une touche de féminité : les garçons les plus “mignons” sont désignés volontaires pour se grimer en filles pour diverses occasions ; et la même chose se répète tous les ans parmi les premières années (parce qu’ils sont plus jeunes et donc plus crédibles).
Dans Princess Princess, nous suivons 3 “Princesses” : Tooru, Yuujiro, et Mikoto ; 3 élèves qui ont des façons différentes de percevoir leur fonction, puisque si les deux premiers s’en amusent et profitent bien des avantages qu’elle leur octroie, le dernier a une sainte horreur de se travestir, d’autant plus qu’il a peur que sa petite amie (une hermaphrodite) le voit avec sa “tenue de travail”.
6/ Loran Cehack (Turn-A Gundam)
Loran était un habitant de la Lune, avant de se retourner contre son peuple et de devenir le pilote du meilleur mécha terrien : un Gundam.
Pour protéger son identité, un de ses supérieurs a une idée farfelue : créer le personnage féminin de Lora, et la faire passer pour le pilote à la place de Loran ; et c’est Loran qui interprétera le rôle de Lora, si vous voyez ce que je veux dire. Il va donc suivre un entraînement intensif pour se faire passer pour une femme du monde ; car il va aussi devoir participer à des repas officiel et des négociations, toujours sous l’apparence de Lora.
Lui aussi dispose de la preuve qu’il est un trap de grande qualité, puisque – bien malgré lui – il a réussi à faire succomber le Char-like de sa série Gundam.
5/ Mizuho Miyanokoji (Otome wa Boku ni Koishiteru)
Dans la catégorie “mon grand-père a fait un testament stupide”, je demande Mizuho Miyanakoji, obligé de s’habiller en fille et de terminer sa scolarité dans le pensionnat de Maria-sama ga Miteru pour toucher le pactole du vieux ; et sa famille avait prévu le coup depuis longtemps, puisqu’elle l’a obligé à ne pas se faire couper les cheveux.
Mizuho est riche, ce qui a un avantage : il a eu de quoi se payer une fausse poitrine particulièrement convaincante, qui donne l’illusion même quand ses camarades de classe le voient en soutien-gorge. Il est aussi livré avec une amie d’enfance qui va tenir lieu de professeur de féminité.
Résultat très concluant, puisque notre héros va devenir l’idole de toutes les élèves de son école ; pour une fois qu’elles ne sont pas amoureuses d’une femme, cela fait du changement, même si elles ne croient pas déroger à leurs petites habitudes.
4/ Aoi Futaba (You’re Under Arrest)
Officiellement (= dans la VF de l’anime parce que je ne connais pas le personnage autrement), Aoi s’habille en femme pour travailler (il est policier), car cette apparence lui permettrait de déjouer des situations délicates et de noyer la vigilance des criminels. Dans les faits, il est plus féminin que toutes les autres policières du commissariat, et peu performant sur le terrain ; il excelle surtout dans les taches ménagères, en faisant une parfaite épouse. Evidemment, il conserve des habits très féminins en dehors du service.
Avec Aoi, nous entrons dans une autre dimension des traps : ceux tellement crédibles en femme, qu’ils ne le sont pas du tout habillés en homme. Ses collègues ont essayé de lui faire porter l’uniforme réglementaire masculin, et le résultat fût loin d’être concluant ; plutôt comique, en réalité.
3/ Amawa Hibiki (I My Me ! Strawberry Eggs)
Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour trouver du travail ? Pour se faire engager en temps que professeur d’éducation physique par une directrice sexiste, Hibiki accepte de devenir une femme.
En tant que travesti de base, il ne serait sans doute que moyennement concluant ; mais il dispose d’atouts de taille : des accessoires. Laque qui change la couleur des cheveux à volonté, appareil pour moduler la voix, et ce qui apparait sans doute comme une combinaison imitant la peau, et qui lui permet de se balader en monokini sans que personne ne se doute de rien. Pas très crédible, mais ô combien efficace, permettant à ce professeur au grand cœur de se placer à la troisième place de ce classement des mecs les plus crédibles en filles.
2/ Kei Yuki (Moyashimon)
La belle navigatrice de l’Arcadia n’est pas un trap, son homonyme oui.
Kei est un garçon venu de la campagne pour étudier dans une université agricole. Toute sa vie, il a souffert d’être confondu avec une fille, et il ne supportait pas cette situation. Seulement, allez savoir pourquoi, il a depuis compris qu’il rejetait son côté féminin, alors qu’il n’aspirait qu’à être une femme ; à priori, il aspirait surtout à s’habiller en gothic lolita, voire même à sortir avec son meilleur ami, Sawaki, un étrange gringalet capable de voir les microbes. Bref, Kei disparaît quelques temps de son université, et quand il refait surface devant Sawaki, il a l’air étrangement plus sexy. Car il faut bien l’avouer : le résultat est impressionnant ! Suffisamment impressionnant en tout cas pour propulser directement notre “trap loli” en seconde position.
1/ Masahiko Yanagiba (Family Compo)
Chez lui, le travestissement est une affaire de famille ; et il suffit de voir sa tante – en réalité son oncle – pour ne pas douter tes talents du jeune homme à se faire passer pour une personne du sexe opposé.
Il déteste se travestir – quoique, j’ai presque l’impression qu’il y prend goût sur la fin du manga – mais différentes situations vont le pousser à de nombreuses reprises à revêtir l’identité de Masami, son alter-ego féminin et actrice au fort potentiel.
J’aurais bien mis la tante en question dans le top, elle y aurait sa place, mais elle a eu recours à plus qu’à des vêtements et des accessoires, puisqu’elle dispose d’une véritable poitrine (en plus du reste) ; disqualifiée !
Je tiens à remercier le président du jury de nous avoir donner un peu de son temps pour participer. Que le plus grand spécialiste des traps de la galaxie assiste à ce concours, ce fût un immense honneur pour notre petit blog.
Le Chapelier Fou 